Le réveil de la forêt.

Le réveil de la forêt.
& Azarah

L’hiver a été rude dans mon monde, celui avant Sarkan. Peut-être qu’ici aussi, je n'en n’en sais rien, je suis arrivée au moment ou l'hiver partait pour laisser place à la saison du renouveau: le printemps. En tout cas, on voit que le printemps commence à arriver, les températures sont douces, les animaux sortent, et la végétation semble revivre. On peut même entendre le bourdonnement des insectes les jours les plus chauds.
Les Perce-Neiges ont maintenant laissé place aux tulipes et à toutes les autres fleurs colorées, les clairières et les champs sont multicolores.

Mais en ce moment même, je ne suis pas dans un champ, je ne vois pas ces couleurs, il y a plutôt des dégradés de verts autour de moi ; je suis dans une forêt, l’humidité est encore présente au sol, et quelques petites flaques de boue sont présentes un peu partout. Mais malgré cette humidité, la forêt est magnifique.
La forêt a toujours été un lieu qui m’avait attiré, à la fois belle et mystérieuse, personne ne peut savoir ce qui se cache dans une forêt.

J’avance ainsi, pas après pas, le nez en l’air, observant la vie des volatiles ; les nouveau-nés piaillent en attendant le retour des parents partis chercher à manger. Un petit tombé du nid est courant en cette saison, et il fait un petit repas pour le prédateur présent au même moment.
Cet endroit merveilleux, ne me donne pas envie de repartir, si je m’écoutais en ce moment même, je serais en train de me rouler au sol, de sauter partout : d’exprimer ma joie autrement que par un simple sourire.

Je sentis une présence derrière moi, un autre loup. Je me retourna pour essayer de l’apercevoir en face, même si je sais qu’il est fort probable que ce loup soit caché dans un buisson ou dans une autre cachette invisible à mes yeux.

©Contry

Contrairement à ce que pensait Klesvo, son poursuivant ne s'était pas dissimulé dans les ombres, comme il savait si bien le faire. Il n'avait même pas pensé à se camoufler dans les fourrés encore constellés de rosée. Non, il ne s'était pas caché.
Azarah se tenait derrière lui, plus furieuse qu'altière. L'inconnu, clairement, déambulait ici comme si ce territoire lui appartenait. Ce qui lui plaisait plus ou moins.

En tant qu'Alpha, elle avait à défendre les lieux, mais elle se refusaient pourtant à obéir à l'instinct ancestral des territoires, en tout cas pour le moment. Car sur Sarkan, les règles n'étaient pas les mêmes. Et si l'animal n'était qu'un éveillé déboussolé ? Elle ne pouvait agir avec lui de la même manière qu'avec les membres d'autres meutes. Elle le détailla plus attentivement, consciente de sa force inférieure.

C'était un mâle, un loup d'Europe sans doute, d'environ quatre ou cinq ans et de taille moyenne. Son pelage était distinctement séparé en deux couleurs différentes : un brun sur les pattes et le bas-ventre, et du gris sur le reste du corps. Ses yeux oranges étaient nuancés les ombres et jeux de lumières de la forêt, et paraissait plus clair que de normal. Il ne semblait pas apeuré ou menaçant outre-mesure, mais la louve noire resta prudente.

"Qui-es-tu ?" demanda-t-elle en tentant d'imprégner sa voix d'autorité."Que fais-tu ici, à Iselwyn ?"

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