Ai-je le choix?

Ses pattes frôlaient imperceptiblement la pierre froide et humide. Pandore retenait son souffle, respirant faiblement par la truffe. Il ne fallait pas que le rat la repère. Il ne fallait pas qu'elle gâche ses heures de traque dans les souterrains à cause d'un petit caillou. Son coeur battait à toute allure, alors qu'elle se forçait à effectuer lentement chacun de ses gestes. Il était là, le rongeur. Le résultat d'une si longue traque. Jusqu'à la dernière fibre de ses muscles, la coyote était tendue.

La vermine ne tourna la tête que trop tard. Il s'en était fallu de peu, cette fois. L'un des derniers. L'île auquelle conduisai un des tunnels était, au final, à l'origine de cette pénurie. Le petit corps inerte retomba sur le sol de la cavité de la Leith avec un bruit mat. Ses journées n'étaient plus que l'interminable traque derrière les quelques rares survivants aux crochets des serpents, trop souvent infructueuses. Cette situation ne pouvait plus durer. Elle ne pouvait plus subir encore cette longue frustration de se savoir condamnée à se risquer au dehors. Depuis leur réveil du Cirque, Pandore n'était revenue sur Néona que vivement, le plus rapidement possible pour y passer le moins de temps possible. Elle avait bien trop peur de cette histoire de dieux. Le Chaos qui combattait la Lune, leurs deux émissaires rivalisant de "motivations" envers leurs fidèles... Le seul choix qu'avait pu faire la femelle, c'était de se rallier à ses origines. De toute façon, qui aurai voulu d'elle dans l'autre camp? Elle vivait misérablement, constamment dans ces souterrains qui l'oppressaient, mais c'était bel et bien une question de vie ou de mort.