Vous êtes un loup, encore dans votre lieu d'habitation. Votre plus grande force est une qualité bien particulière. Vous êtes le plus rapide ou le plus fort, le plus diplomate ou le plus roublard... Cette qualité est votre "qualité élite", où vous surpassez les autres loups autour de vous.
Une île existe, loin de chez vous. Les loups y sont enlevés par une force inconnue. Tous ont, comme vous une qualité élite. Si deux meutes sont dirigées par des louves, une reste sans Alpha, laissant ses membres perdus, et sans ressource.
Somnolent, vous allez vous coucher... Vous réveillerez-vous au même endroit ou sur cette île au milieu de l'océan ?
Sarkan
Bienvenue sur Sarkan !
Vous êtes un loup, encore dans votre lieu d'habitation. Votre plus grande force est une qualité bien particulière. Vous êtes le plus rapide ou le plus fort, le plus diplomate ou le plus roublard... Cette qualité est votre "qualité élite", où vous surpassez les autres loups autour de vous.
Une île existe, loin de chez vous. Les loups y sont enlevés par une force inconnue. Tous ont, comme vous une qualité élite. Si deux meutes sont dirigées par des louves, une reste sans Alpha, laissant ses membres perdus, et sans ressource.
Somnolent, vous allez vous coucher... Vous réveillerez-vous au même endroit ou sur cette île au milieu de l'océan ?
Sujet: O Lune de ma vie! emmitoufle-toi d'ombre Sam 23 Mai - 13:46
"Et c'est pour cela, maudite chère enfant gâtée, que je suis maintenant couché à tes pieds, cherchant dans toute ta personne le reflet de la redoutable Divinité, de la fatidique marraine, de la nourrice empoisonneuse de tous les lunatiques." Baudelaire ♫
Il n'y avais plus, dans la nuit, que ce petit air doux, iodé. Les rayons de la Lune naissante faisaient, elle le savait, un sourire timide à peine visible. Mais elle ne voyait plus.
Selene avait mis un point d'honneur à se dissimuler, à se cacher sur Neona. Les jours passaient avec une langueur extrême. A chaque nouvelle ouverture de ses yeux, Selene voyait un peu moins. Les blancs pics du Kohinoor, les vertes forêts d'Iselwyn, les chaudes et jaunes plages d'Annalee. Le bleu du ciel de printemps tirant vers l'été, les longs tapis des nuages, comme balayés d'un revers de patte. Les eaux tumultueuses de l'océan foncé entourant Sarkan. Le blanc et le noir de Neona, ses arbres fantastiques, ses hautes falaises pâles comme la Lune, ses racines volcaniques plongeant dans la mer, noires et craquelées.
Près du Sépulcre, la nuit avait envahi l'espace. Elle ne la voyait plus, mais la sentait. C'était une ambiance différente, un air à peine plus frais qui ébouriffait sa fourrure plus mince, caressant ses flancs plus osseux. Ses yeux à la pupille étrangement plus opaque, mais aux iris aux couleurs vibrantes, rivées sur le vide. Elle sortit des fourrés et s'ébroua, sentant quelques branchettes tomber mollement de son corps. Ce simple mouvement l'épuisa. Elle ne mangeait plus. Elle n'avait pas mangé depuis son départ. Mais la faim était en sourdine, elle la sentait à peine.
Ses pas légèrement tremblants la faisaient errer, au hasard, entre les tombes, vers l'odeur forte du temple. Le sol était doux sous ses coussinets un peu secs. Elle sentit l'étrange effleurement qu'elle parvenait à éprouver lorsque la Lune brillait. Elle s'en était rendue compte quelques jours avant. Et ce soir, ce soir où elle ne voyait plus, elle entra dans le temple et se tourna vers l'endroit où elle savait être la statue. S'approchant, elle suivit les replis de la robe sur les pieds de la déesse, parcourant une partie du bas de la statue ainsi.
- Je suis prête, murmura Selene d'une voix rendue rauque par des jours sans parler.
Oui, elle était prête. Elle ne voyait plus. Son corps était faible, sans nourriture. Ses organes étaient devenus paresseux, ses articulations récalcitrantes. Elle expira en tremblant légèrement.
Sur le Kohinoor, il y avait Dragan, il y avait Kunal. Athame et Absinthe. Toute la famille qu'elle n'avait jamais pu trouver en un compagnon durable. Elle avait eu sa meute. Elle avait fait ce qu'elle pouvait. Selene se dit qu'elle n'en avait peut-être pas fait assez. La volonté de se retourner était anatomiquement impossible. Elle ne survivrait pas au voyage, et elle avait promis. Promis que c'était ici qu'elle fermerait ses yeux à jamais. Elle leva ses yeux aveugles vers Mene.
C'était Elle, que Selene allait retrouver. Un poids s'effaça de ses épaules et de son coeur.
Sortant du temple, elle se mit près d'une des parois, non loin du Sépulcre. L'air était agréable, à peine un petit souffle.
La nuit était si calme.
Elle s'allongea, le museau entre ses pattes avant. Elle ne voyait pas, mais sentait comme la terre battre sous son corps. Et elle battait si lentement... Peu à peu, la terre allait plus doucement. Et la douce luminescence de la Lune l'enveloppait. C'était étrange, cette sensation de lumière.
Elle ferma les yeux et se laissa bercer par ce battement géant de coeur, cette étreinte de la terre qu'elle avait aimé. De la Déesse qu'elle avait aimée de tout son coeur, jusqu'à ce que dernier cesse de battre.
Sujet: Re: O Lune de ma vie! emmitoufle-toi d'ombre Sam 23 Mai - 14:27
Absinthe avait quitté le Kohinoor alors que les choses se passaient plutôt bien. Depuis que sa mère était partie, elle tentait de la trouver parfois, mais n'était pas forcément une bonne pisteuse. Mais l'odeur était là, un peu partout autour des tombes, du Temple. La femelle était donc persuadée que sa mère avait besoin de temps pour faire son pèlerinage. Cela faisait tout de même beaucoup de temps, non ? D'ailleurs, l'odeur de sa mère, sur Neona, changeait. Elle était moins celle du Kohinoor, plus celle plus neutre de l'îlot de Mene.
Elle était donc partie en quête de sa mère, décidée comme jamais à la trouver ! Elle arriva non loin du Sépulcre et vit une forme nimbée du peu de lumière donnée par la Lune. Un très maigre croissant, à peine un filet de lumière. Et une forme très maigre, elle aussi...
S'approchant, elle se rendit compte qu'il s'agissait de sa mère. Même si sa silhouette était un peu amaigrie, ou même beaucoup, elle reconnaissait son odeur, même dans la brise à l'arrière-goût salé.
"M'man !" lança Absinthe un petit sourire sur les babines, comme un jappement de chiot, celui qu'elle faisait plus petite.
Pas de réponse. Elle devait être sacrément endormie... Sans doute épuisée. Absinthe s'approcha et jappa une nouvelle fois.
"Maman ?" sa tête se pencha.
C'était étrange. Sa cage thoracique ne s'écartait pas. Ses oreilles ne bougeaient même pas alors qu'une fleur pâle s'était posée non loin d'une d'elles. Son coeur se serra si fort qu'elle rompit la distance d'un bond, affolée. Elle l'appela beaucoup mais le temps lui donna l'impression de s'étirer. Elle entendait quelqu'un pleurer et appeler "Maman", piétiner. Elle sentait de la fourrure contre son museau, et une humidité, puis un flot.
C'était elle qui pleurait. Elle qui lançait des cris éplorés à la Lune, aussi sonores que des cris de louveteaux perdus.
Puis Absinthe hurla. Ce n'était pas un hurlement harmonieux. C'était un hurlement de douleur qui éclata, sonore jusque sur l'île principale. Ouvrant ses yeux brouillés de larmes, elle ne vit que le croissant de la Lune.
Sa foi était si forte qu'elle se mit à sangloter. C'était si injuste... Si injuste que Mene lui ait prit sa mère. Même si sa mère était avec elle, Absinthe se sentait seule et abandonnée. Elle se mit à prier, à demander pitié pour son pauvre coeur, pour sa peine immense. Qu'on l'enveloppe de lumière pour qu'elle parvienne à se consoler...
Absinthe hurla à nouveau. Un hurlement plus harmonieux, mais trop jeune pour être majestueux, une prière, sans doute, mais aussi un requiem. Pour sa mère... Son hurlement se fit encore plus sonore, plus éploré.