[ Entraînement solo { Force }] Le génie n'est rien sans un travail acharné

Ymir était fou de joie. Asha, la louve grise dont il avait compris qu'il ne voulait tout simplement pas se passer de sa présence, la louve dont il était doucement tombé amoureux... Asha ne partait pas! Elle n'irait pas rejoindre ce loup arctique, ce Dragan qui en plus d'avoir l'audace de lui piquer la louve aux yeux d'argent, était déjà Alpha. Pff. Ymir allait en devenir un, lui aussi! Il ne s'arrêterait pas, il ne renoncerait pas. Ymir, tout persuadé de sa propre brillance qu'il était, avait conscience qu'il devait travailler dur s'il voulait accomplir ses objectifs.

Et continuer, encore et toujours, à s'entraîner.

C'était ainsi que le loup gris s'était retrouvé à courir dans le lit de la Moriko - tout en était parfois contraint de nager lorsqu'il ne pouvait éviter les zones profondes - alors que le soleil venait à peine de se lever. Ymir s'était préalablement étiré, fort de ses expériences précédentes, puis il s'était lancé. Le loup de trois ans avait adopté un rythme soutenu, sans chercher à repousser ses limites; il voulait entraîner son endurance et non sa vitesse. Ymir courait sur les bords de la berge, de l'eau jusqu'au ventre dans le meilleur des cas. Ses pattes s'enfonçaient dans la boue qui constituait les berges de la rivière, et il devait en plus de cela lutter contre la résistance de l'eau... et contre le courant, puisqu'il remontait la rivière. Pour ne rien arranger, le terrain très inégal - la hauteur d'eau variait considérablement malgré tous les efforts du mâle, et le sol était loin d'être lisse et vide de racines ou de rochers - nécessitait une attention de tous les instants. Ses muscles n'étaient pas les seuls sollicités par cet effort: les tendons du mâle étaient mis à rude épreuve car Ymir devait sans cesse ajuster sa position et son impulsion afin de continuer à courir sans pour autant tomber.

Il s'agissait d'un exercice éreintant, qui ne laissait en paix aucune partie de l'anatomie du loup gris. Soudain, un tronc d'arbre, couché en travers du cours d'eau, barra la route d'Ymir. Celui-ci se rassembla, puis sauta, s'envolant au-dessus du tronc d'arbre... du moins, c'était ce qu'il aurait fait s'il n'avait pas déjà eu une bonne heure de course dans les pattes. En fait, Ymir frôla de très près le tronc avec ses pattes postérieures, et il dérapa à la réception. Il parvint à se rétablir d'un coup de reins, en utilisant sa queue comme balancier. Et il repartit à l'assaut de la rivière, affrontant ses pièges et les divers obstacles qu'elle mettait sur son chemin. Le dos d'Ymir fut le premier à protester, lançant des piques douloureuses à chaque nouvelle foulée. Puis ce furent ses pattes, fatiguées de sans cesse changer de direction, de glisser sur la boue, sur les pierres, de devoir bondir d'un côté ou de l'autre tout en luttant contre l'eau. Quelques temps plus tard, une brûlure diffuse se répandait de son poitrail jusqu'à sa croupe, en insistant sur son dos et en passant par les pattes. Le souffle du mâle devint saccadé, et ses mouvements moins assurés, plus lourds. Il avait désormais du mal à s'extraire des bourbiers vaseux dans lesquels il se retrouvait piégé, et la force du courant faillit bien lui faire boire la tasse.

Sagement, le loup gris décida de s'arrêter là. Il sortit de l'eau, bataillant encore contre les rives tout aussi embourbées, puis alla s'affaler sur une pierre à peu près sèche qui surplombait la rivière. Du repos était de mise.

Prochain entraînement possible : 8 juillet 2015

La jauge est ainsi :

31/100 pour Ymir