une rencontre innatendue [priori luyanna]

La nuit commença par disparaître, la lueur du soleil illuminait le territoire des Kohinoor, la fraîcheur de la nuit laissa place à la petite chaleur du matin, et la rosée scintillait de mille feux. Une belle journée s'annonça. J'étais le premier à me lever, j'ouvrais un œil, puis l'autre. La faible luminosité qui traversait notre grotte m'avait réveillé. Je levais ma tête, observant la meute encore assoupi, perdu dans leur rêve. C'était très calme, on entendait que leur respiration, et parfois un mouvement, suite à un cauchemar, ou à un réveil soudain.

Je me levais tranquillement, en m'étirant un peu les pattes longues et lourdes, je me secouais un coup pour retirer les poussières qui se collaient sur ma fourrure. Je sortis la très longue grotte jusqu'à rejoindre la sortie. Il y avait une petite marre à coté de moi, je fis un plongeon, afin d'être propre. J'y restais un moment dedans, en nageant un peu partout. Puis d'un bon puissant avec mes pattes arrières, je sortis de l'eau et j’atterris subitement sur la terre ferme. Je m'ébrouais afin d'éliminer l'eau qui s'écoulait sur toute ma fourrure. Puis je faisais ma toilette, pour que ma fourrure soit toujours aussi impeccable, une fourrure brillante. Un loup propre et clean était toujours un plus, et donnait plus de sérieux qu'un pauvre canidé tout crasseux.

Et c'était partis pour partir en direction de la plage une nouvelle fois. Mon chemin n'était pas de tout repos. Je parcourus le territoire en courant, à mon rythme, il ne me fallait peu de temps pour avaler les kilomètres pour atteindre la frontière. Mon endurance me permettait de tenir très longtemps sans se fatiguer, à vrai dire, j'étais presque infatigable. Je traversais les quelques forêts à un rythme effréné, en surveillant bien sûr s'il n'y avait pas d'ennemi dans mes alentours. Une rivière fit son apparition devant, je pris un élan brusque et fit un saut dans la rivière, quelques coups de patte dans l'eau me suffisait pour me propulser jusqu'à l'autre berge. Puis d'un bon puissant avec mes pattes arrières, je sortis de l'eau et j’atterris subitement sur la terre ferme. Je me secouais à nouveau et repris ma course, comme un loup pressé et increvable.

Mon cœur ne battait pas assez encore fort, au contraire, il en demandait encore et toujours plus ! mon énergie était pus qu'abondant, suffisamment assez pour courir jour et nuit et traverser Sarkan tout entier !
Le soleil était à peine levait que j'étais déjà au confins de notre territoire. Je diminuais mon allure petit à petit pour revenir au trot. Ces terres étaient très belles, à la fois je traversais des magnifiques forêts, d'immenses prairies fleuris, et parfois des montagnes de terre brûlée, des landes de pierres autours des lacs et rivières, et parfois des nuages noirs venant du nord coloraient la terre, les lacs, les rivières. Ainsi était le décor des terres de Sarkan!

Aujourd'hui le ciel Sarkan semblait être en paix, ce qui était bon signe pour la plage ! Je franchissais la frontière, et me mis à fouler mes pattes dans les terres neutres, remplis de loups solitaires, et parfois des loups d'ailleurs venus chercher le repos de l'âme et pour le cœur, un goût de meilleur.

Après quelques heures de course, de trottinement, j'arrivais enfin à cette merveilleuse plage. Je stoppais mon rythme, et me mis à marcher paisiblement. Je longeais la mer, les vagues frôlaient mes pattes, le vent salin venant de l'océan ébouriffait ma fourrure, la luminosité illuminait mon pelage mélangé de blanc, de gris et de noir, le sable aveuglant faisait pétiller mes yeux bleus de glace. Mais ma marche tranquille fut stoppé suite à une odeur d'une louve méconnue venant certainement d'une autre meute, en effet je voyais encore des traces sur le sable, presque disparu par l'eau. Je suivis les traces par curiosité.

Au fur et à mesure que je suivais les traces et l'odeur, je parvins à apercevoir au loin une silhouette lupine. Cela ne pouvait qu'être l'individu en question. Je n'étais qu'à quelques pas de cette personne inconnue, jusqu'à ce que celle ci se retournait et lança.

- Hé toi, qui es-tu ? Un espion? Argh..

Moi ? un espion ? en aucun cas ! certes j'en étais capable, mais là y aurait pas d'objectif. Si je devais espionner une personne, se serait pour mon intérêt. Là y en avait pas. Je laissais quelques pas entre nous deux. Je ne connaissais pas ses intentions, ses façons d'agir, j'étais sur le qui-vive au cas où. Je m'asseyais, en prenant une posture droite et fière. Ne la quittant pas du regard, je répondis.

-Si j'étais un espion, je ne serais pas un lieu aussi ouvert. Je voulais juste connaître le propriétaire de ces traces. Je suis des Kohinoors, et vous ?

J'avais souvent tendance à vouvoyer dans mes premières paroles.

Je savais qu'elle se méfiait de moi. A vrai dire, je faisais impassible. J'étais sans expression. Tandis que elle se méfiait de moi, j'étais totalement à l'aise. Je n'étais pas timide, n'hésitant pas à aller de front.

- Tu as tout à fait raison..Je suis des Annalees, je me nomme Luyanna. Et toi?

Ah, une Annalee, première fois que j'en voyais une. Mon objectif actuellement était clair, prendre connaissance des habitants de cette île, et tant qu'à faire, les meutes voisines. Je répondis.

-Vous serez pas une meute du sud ? Je me nomme Croc Blanc. Tu n'as pas à te méfier de moi, je n'ai aucune intention hostile.

Je restais de marbre, toujours en lui fixant des yeux. J'étais certes un guerrier dans l'âme, le combat était mon domaine. Mais je me battais seulement à bon escient, pas à tout va !

Je m'allongeais un peu, les pattes croisées l'une sur l'autre, sans pour autant la quitter des yeux. Je gagnais peu à peu sa confiance, mais c'était pas encore ça. Elle me répondit.

- Oui,je suis bien d'une meute du sud. Eh bien enchantée.

Je partageais un petit sourire, tout en la regardant de mes yeux dorés et ambres, je répondis.

-Tout le plaisir est pour moi. Parle moi un peu de ta meute...

J'étais assez curieux en effet, cet île était tout nouveau pour moi, et prendre connaissance de ce qui m'entourait était des plus importants pour moi ! J'étais allongé façon féline. J'étais en total aisance.

- Nous sommes de moins en moins peuplés, mais ça va s'arranger. Que veux tu savoir de plus?

Je ne voulais trop en savoir d'avantage, au risque de me faire vraiment passer pour un espion. Mais j'avais cru entendre qu'il y avait lieu des événements chez eux, alors je demandais.

-Rien de plus, il paraît qu'il y a eu un coup d'état chez vous, est ce vrai ?

Je ressentais en elle une certain inquiétude, peut être parce que j'y allais un peu fort...il fallait baisser en régime. Je ne voulais pas lui faire peur, mais je ne faisais rien pour l'éviter...elle me répondit.

- Oui..comment le sais-tu?

-Les murs ont des oreilles. Les nouvelles se propagent très vite sur Sarkan. Sois sans crainte, je ne suis pas méchant.

Il est finit?

oui