/!\VIOLENCE/!\ Don't forget me... — Heaven & Draugluin.

« Don't forget me... »
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C'était une belle journée. Le soleil brillait dans ce beau ciel bleu de début d'automne. Aucun nuage à l'horizon et pas une once de vent. Le temps idéal selon Heaven. Un temps qui lui donnait la joie de vivre, bien qu'elle l'avait toujours même par de mauvais temps. Elle sautillait joyeusement au bord du Hibai, portée par un tout nouveau sentiment ; l'amour. Cela faisait deux jours qu'elle n'avait pas vu Aiko. Il lui manquait vraiment mais elle faisait avec. C'était comme ça et pas autrement. Le fait d'appartenir à deux meutes différentes était un vrai casse tête. C'était douloureux. Mais elle essayait de garder sa joie de vivre qui lui était si personnelle. Son coeur battait la chamade, en y pensant. Elle était heureuse. Pour de vrai. Et personne n'aurait pu gâcher sa joie. Non, personne.

Heaven s'arrêta au bord du Hibai, laissant ses pattes avant tremper dans l'eau vaseuse de ce dernier. Elle lapa avec entrain la surface de l'eau, sa queue battant l'air de gauche à droite au rythme d'une chanson qu'elle seule connaissait. Puis elle sauta brusquement sur place, manquant de tomber dans l'eau. Elle fila à toute allure en direction de la plaine aux cerfs avant de freiner des quatre pattes. Elle venait de voir une flopée de corbeaux s'envoler dans les airs avec de bien sinistres cris. La peur lui tordit le ventre. Elle avait bien rapidement associé corbeaux à danger. Ils ne présageaient rien de bon, à bien quatre-vingt dix pourcent du temps. La louve noire observa rapidement les environs avant de se mettre à trembler comme une feuille. Il y avait un danger quelque part, elle en était sûre à cent pour-cent.

Elle ne demanda d'ailleurs pas son reste et décida sans hésiter une seule seconde de fuir - ou plutôt d'essayer - jusqu'à ce que son instinct de survie se mette sur off, ce qui serait le signe qu'elle ne courait plus aucun danger.

Elle accéléra, même si elle sentait que c'était peine perdue. Elle avait beau être rapide et endurante, l'autre loup semblait l'être tout autant qu'elle. D'autant plus qu'il avait l'atout de la taille et donc des foulées plus grandes. Bien plus grandes que les siennes. Pourtant, elle n'était pas vraiment décidée à se laisser faire et à ne pas se battre pour sa survie.

Non, au contraire, son instinct lui hurlait de courir toujours plus vite afin d'échapper à ce danger qui l'effleurait. Elle avait peur, elle était fatiguée. Elle sentait qu'elle commençait à manquer de souffle. Et pourtant, grâce à l'adrénaline et à la peur, elle arrivait à se surpasser et continuer de s'enfuir.

Malgré tout ses efforts, sa vitesse faiblissait. Elle s'écroula finalement au sol, haletante. On voyait sa langue rose sortir de sa gueule qui était grande ouverte. Ses yeux étaient presque exorbités, agrandit par la peur.

Elle couina de douleur lorsqu'il lui marcha dessus et que sous son poids, un de ses os craqua. Il venait de lui exploser un doigt voir même deux doigts de la patte arrière droite. Heaven se releva avec peine, couinant de douleur. Sa queue était venue se plaquer entre ses pattes arrières et elle avait adopté la posture d'oméga la plus claire et nette possible. Elle lui montrait qu'elle n'était pas méchante et qu'elle ne s'opposerait pas à lui, quoiqu'il fasse.

Heaven l'observa revenir vers elle à une vitesse folle, tel un bélier. Elle laissa son corps s'agiter de tremblement de peur. Qui était-il ? Elle se recroquevilla sur elle même, se préparant à subir et à encaisser le choc. Elle ferma les yeux.

« Ne me faites pas de mal, pitié... »

L'implora-t-elle, en rouvrant les paupières, dévoilant ainsi son regard ambré aux teintes rougeâtres.

Il ne l'écouta pas. Il voulait lui faire mal. Sa tête donna un violent coup de côté, destiné à la faire tomber sur le côté.

La faire souffrir. Il voulait qu'elle couine encore. Qu'elle ait encore plus mal. Les scenarios s'accumulèrent dans sa tête et il se mit à saliver. Il était non seulement excité, mais il était aussi impatient. Son impatience le rendit encore plus féroce, mais rendit sa concentration plus brouillonne.

Il visa les pattes. C'est ce qu'il devait briser en premier. Les plus proches étaient les pattes avant. Sa grosse mâchoire se mit à plonger, se refermant sur le vide, sur le vide...

Avec de la chance, qui sait, il arriverait à craquer un os ou deux. Sa mâchoire de bête infernale claquait, sans retenue, provoquant même plusieurs blessures dans la propre bouche de Draugluin.

Elle sentit la grosse tête du mâle s'enfoncer contre son flanc et avec la force de l'impact, il l'envoya valser quelques mètres plus loin. Elle ne pourrait jamais rivaliser avec lui, du haut de ses cinquante centimètres et de sa petite vingtaine de kilos. Lui, il devait mesurer près de quatre-vingt centimètre et penser sans aucun doute plus de cinquante kilos. Enfin... à vue de nez.

Heaven essaya de se relever mais le loup était déjà entrain de la mordre aux pattes avant. La louve sentit les os de sa patte droite craquer et se réduire en miette sous les mâchoires du loup. Elle couina de douleur, hurlant parfois. Qu'avait-elle fait pour qu'il décide de la faire autant souffrir ?

« Pitié... Je ferais tout ce que vous voudrez... »

Souffla-t-elle, bien qu'elle savait d'avance qu'elle n'était pas intéressante à ses yeux. Que pourrait-elle lui apporter de mieux qu'être sa proie ? Il voulait juste la massacrer.

La douleur irradiait d'elle. Elle ne sentait même plus sa patte. Des larmes glissèrent sur ses joues. Elle souffrait le martyr. La louve noire aurait aimé qu'il la tue rapidement. Qu'elle ne souffre plus. De toutes façons, c'était l'issue obligatoire de cette rencontre, elle le savait. Il brisa sa patte arrière droite et elle hurla de douleur. Si fort qu'elle était persuadée qu'on l'ait entendue depuis le Kohinoor.

Son corps était agité de tremblements. Elle avait peur. Vraiment peur. Pas vraiment de mourir. Mais plutôt de mourir seule. Et elle était aussi triste. Elle était triste de ne pas avoir pu dire au revoir à Aiko. Elle était aussi triste de ne pas avoir connu certaines choses dans sa vie comme la maternité. Elle avait au moins connu l'amour. Peut-être pas le véritable, mais elle l'avait connu.

Sa seule consolation était qu'elle retrouverait tout ses petits qui n'avaient jamais survécus à la difficulté de la vie.

Elle ressentit une douleur fulgurante au niveau de son ventre. Puis plus rien. Elle sentit la chaleur de son sang caresser son poil. Puis plus rien. Plus une seule sensation ni douleur. Elle se sentait partir. Rapidement, son souffle venu à manquer. La louve noire rendit son dernier souffle et peu de temps après, son coeur arrêta de battre. Son regard ambré se figea, devenant vide et vitreux. Voilà, c'était fini. Sa vie venait de s'achever, après avoir passé seulement cinq petites années sur terre.

( Out )

Draugluin acheva son oeuvre en tirant un peu plus sur ses membres, arrachant sa peau par endroits, la mutilant de manière si violente que quiconque la trouverait n'aurait aucun doute : Elle avait été tuée de manière infâme, violente et douloureuse.

Il se détourna ensuite, ne prenant même pas le temps de se rincer. Un peu plus ou un peu moins de sang et d'odeur de charogne, ça ne changerait rien.

Draugluin laissa le cadavre derrière lui et se dirigea vers Neona.