La vie au lieu de la mort... - Priorité Kunal

Keelin était anxieuse. Son ventre était bien rond et depuis quelques jours, jour et nuit, elle avait creusé une tanière peu profonde qu'elle avait isolée du froid. Sa nervosité était d'autant plus grande que c'était la seule grossesse qu'elle menait à terme depuis... Draugluin. Et la naissance de Pandore. Elle déglutit.

Elle se coucha sur le flanc. La mise bas ne lui était pas inconnue... Et elle savait que maintenant que la nuit était là, les choses iraient plus vite. Elle avait accepté de rejoindre le Kohinoor et comptait faire en sorte que ses petits soient en bonne forme, mis bas dans de bonnes conditions.

Le travail la laissa haletante, elle était presque sur le point de mettre au monde le premier petit. Ses oreilles bougeaient dans tous les sens tandis qu'elle guettait un bruit suspect, n'importe quel élément qui l'aurait faite fuir malgré le besoin de se rouler en boule autour de l'épicentre de la tension et de la douleur qui envoyait des décharges nerveuses dans ses reins.

Le premier petit vint au monde... C'était trop tard pour fuir quoique ce soit.

Kunal cherchait Keelin, depuis quelques jours il ne la trouvait plus. La louve s'était faite distante sur la fin de sa gestation, les hormones pensait Kunal. Son attachement a la louve restait fort; meme maintenant. Certes la passion enivrante et obsedante du debut avait prit la fuite mais elle restait sa compagne, celle avec qui il n'avait été qu'un et pour lui ça comptait.
Il marchait donc rapidement dans la Taiga, ralant de s'etre loupé a la chasse au lievre, il voulait ramener quelque chose pour nourir sa compagne et la futur famille en son sein. Mais lorsqu'il arriva a trouver son odeur, une autre, plus acre lui vint a la truffe, celle du sang. La panique s'empara de lui et il fila droit jusqu'a la taniere de la louve, oubliant de s'annoncer sous la precipitation et la peur.

Mais il se figea en entrant, gueule ouverte. Le spectacle qui le frappa était si, si.... indescriptible. Père, il était père. Il se reprit et avança doucement vers Keelin en chuchotant et vint lui lecher la tete amoureusement.

"Je suis la, je... ca va aller?"

Il se sentait a la fois heureux et paniqué, que devait il faire?

Elle se surprit à souffler de soulagement en sentant l'odeur de Kunal. Il était là. Il s'occuperait de la protéger...

haleta la rouquine.

Au moins, la louve savait comment pousser efficacement. Mais c'était tout de même compliqué. Ca l'était toujours. Elle se sentait fatiguée. Mais elle mit bas le second petit, cherchant les signes d'une éventuelle envie de pousser encore.

Un troisième petit suivit, environ une quinzaine de minutes plus tard. Puis plus rien, à part le halètement intense de Keelin, les yeux mi-clos. Elle releva la tête, soudain anxieuse. Elle les lécha, les stimula du bout du museau. Pourvu qu'ils soient en vie. En bonne santé...

dit Keelin d'une voix tremblante et soulagée.

ajouta la femelle à mi-voix.

Trois petits mâles qui partaient à l'assaut des tétines maternelles.

Kunal restait aux aguets et anxieux quant au deroulement de la mise bas, Keelin avait l'air de souffrir et il n'aimait pas ça. Il tentait regulierement des leches tendres pour la reconforter et l'encourager.

Il regarda les trois boules venir se lover sur les flancs de Keelin, ému. Il frotta sa joue sur celle de la femelle et chuchota comme pour ne pas briser l'instant.

"Ils sont sublime...je...merci."

Il venait de dire "MERCI" ?! Comme si elle lui avait rendu un simple service, comme... mais quel cretin!! Elle venait de mettre au monde le fruit de leur union, sa chair... Il se coucha derriere elle, contre elle. Tout en continuant de pester interieurement contre lui meme.

"C'est notre famille."

Souffla t'il a son oreille

"Tu...tu sais comment les appeler?"

Ils n'avaient jamais discuté de ça, en faite ils n'avaient pas prit vraiment le temps de discuter de tout ce qui avait attrait a la portée a venir.

Keelin eût un long frisson. Elle aurait sans doute observé Kunal d'un drôle d'air si elle n'avait pas été fatiguée.

Elle tenta de réfléchir à tout ce qu'elle connaissait et observa le plus clair.

C'étaient des noms très européens, si bien qu'elle se demanda si Kunal les trouverait à son goût, lui qui n'avait connu que Sarkan.

Et en vie. Petits, en vie. C'était si atypique pour l'ancienne solitaire.

Kunal n'y connaissait rien a vrai dire en prenom de louveteaux, il n'avait pas de nom auquel il tenait, pas d'ancetre qu'il eu admiré un jour. Non, en realité a par le nom de son père, mais il ne se voyait pas appeler un de ses fils Zoran, plus par rapport a sa mère, c'était un souvenir encore difficile. Aussi se contenta t'il d'acquiesser aux propositions de Keelin.

"Oui, j'aime bien... les trois."

Il fixa les trois petits sur les flancs de Keelin. Ils étaient si petits. Comment allait il faire pour gerer tout ça? C'était effrayant mais...

"Je suis heureux d'avoir cette famille, de l'avoir avec toi"

Lui murmura t'il tendrement en posant sa tete par dessus les epaules de la louve pour regarder les petits tout en la calinant legerement.

"Tu devrais te reposer, je veille sur toi, sur vous."

Keelin hocha de la tête, observant les trois louveteaux en rang. Ils avaient l'air plutôt bien, non ? Une bouffée d'anxiété l'envahit mais elle fit son possible pour juste rester allongée.

Elle était terrifiée. De les écraser, de ne pas avoir assez de lait, d'être une mère incapable.

Elle observa Kunal et ferma finalement les yeux. Maintenant qu'elle avait eu ce qu'elle voulait, elle avait peur que son instinct n'ait été brisé par ces expériences de vie désastreuses avant.

dit t-elle à voix basse.

Elle ne dormirait pas, mais au moins, elle fermerait les yeux.

Kunal resta attentif, jusqu'a ce que les trois boules de poils s'endorment sur les tetines de Keelin, jusqu'a ce que la louve se pose un peu, jusqu'a ce que dehors le temps ai suffisament avancer pour laisser place a un autre jour . Il lutta contre le sommeil, il devait proteger sa famille. Son coeur accelerait chaque fois qu'un bruit approchait, chaque fois que le vent faisait craquer les branches d'un pin.

Il resta contre l'ex solitaire pour lui tenir chaud , et ne parti chercher a manger que lorsque les piaillement de sa progeniture se firent trop fort pour que la femelle se repose encore. Il lui chuchota un "je t'aime" avant de partir, n'attendant aucune reponse.

out

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