~Thunder and hail under the dark sky~

Il connaissait assez bien le territoire d'Iselwyn désormais, presque mieux que le territoire neutre où il était censé passer ses journées. Mais rien que le fait qu'il doive normalement demeurer à Khthonia constituait une bonne raison pour justement dépasser les frontières.

L'endroit était sombre, plein de boue et fortement humide, mais Seth n'y prêtait pas attention. Il longeait le cours d'eau, son regard gris porté sur l'horizon, songeur.
Rapidement, les grêles tombèrent de nouveau et il grogna. Il en avait assez de devoir sans cesse s'abriter et les blocs de glace ne semblaient pas être si épais que cela. Ça l'encouragea à persévérer dans son errance - conscient tout de même qu'il suffisait d'un mauvais coup sur la tête pour tomber inconscient ou pire ; y rester.

Ses pattes étaient maculées de boue jusqu'à son ventre et à certains endroits, la marche n'était pas très aisée. La terre collait et paraissait vouloir l'aspirer tout entier dans un bruit de ventouse. Un morceau de glace chuta juste devant lui, il l'envoya ailleurs d'un coup de patte. C'était agaçant.
Il allait prendre la direction des arbres afin de s'enfoncer dans la forêt lorsqu'un parfum attira son attention. Il ralentit légèrement, hésita avant de s'immobiliser tout à fait. Il reconnut la présence qui se trouvait non loin, mais il ne parvenait pas à se résoudre de la rejoindre. En éprouvait-il seulement l'envie ?

Il lâcha un son presque inaudible, rauque mais presque doux. Puis il secoua la tête en couchant les oreilles avant de reprendre rapidement son avancée. Il se sentait tellement idiot.

Azarah frémit lorsque les fragrances sauvages de Seth assaillirent son esprit, remémorant à son esprit perdu la jalousie ardente qu'elle avait éprouvé, qu'elle éprouvait toujours.
Elle hésita à rejoindre le sombre solitaire, sachant qu'il n'aimait pas la compagnie... et qu'il semblait avoir un faible pour Yluziah. Peut être était-elle un fardeau pour lui...
La colère flamboya dans ses prunelles. Elle était une Alpha, fière et libre, et il se trouvait sur son territoire. Elle avait donc le droit de l'accompagner. Mais presque aussitôt, elle se ravisa : elle ne voulait pas lui faire subir une surveillance forcée et gênante.
Elle se rendit compte qu'une fois encore, elle laissait parler ses sentiments les plus sombres, tout comme lorsque son ambition prenait le dessus. Mais elle ne put se résoudre à le laisser partir ainsi : les méandres sombres de son coeur s’entre-déchiraient à cette pensée.
Aussi se mit-elle à trottiner, suivant l'odeur. Toutefois, elle ne traquait pas l'animal ; elle se contentait de se rassurer, de se dire qu'il était là, tout près, trottant près d'elle, peut être ignorant sa présence. Elle ralentit la cadence, de nouveau hésitante : peut être penserait-il qu'elle le pistait ? Ce qui n'était pas si loin de la vérité.
Elle tendit les oreilles en entendant un son rauque mais doux, clairement du timbre de voix de l'animal.
Ainsi, il savait qu'elle était là.
Elle s'assit donc, et hurla une longue et mélodieuse mélodie, qu'elle destinait d'ordinaire à sa meute :
Je suis là. Si tu as besoin de moi, si tu es en danger, si tu es éploré, je suis là. Tu...
Elle cessa précipitamment son chant. Agir impulsivement, en suivant sa colère, ne lui avait jamais rien apporté de bon. Mais elle avait du mal à ignorer son instinct, qui lui indiquait de signaler sa présence, son soutien, sans pour autant oppresser le loup noir.
Elle se tourna vers les marais, reprenant son exploration en ignorant tant bien que mal les odeurs du solitaire. Peut être que leurs routes se croiseraient.
Ou peut être que non.

Il persistait à humer l'air ; le parfum d'Azarah était proche et il se sentait comme s'il se trouvait à un carrefour et que c'était trop difficile de choisir la direction.
Il sentait pathétique d'avoir manifesté sa présence. Ce n'était pas comme s'il l'avait appelée mais n'aurait-il pas dû simplement continuer sa route en silence ? Que cherchait-il, au juste ?

Cela ne faisait que quelques semaines qu'il s'était réveillé sur l'île et déjà les changements apparaissaient. Il envisageait désormais une certaine proximité sans trop de dédain, croiser la route de congénères ne l'agaçait plus autant et il n'éprouvait plus la même attirance pour la solitude. Il ne pouvait plus fuir, et au plus l'île devenait peuplée, au plus les rencontres deviendraient inévitables.
Brusquement, il eut l'impression que Sarkan tout entier était un endroit minuscule et il commença à se sentir oppressé. Comme si tout se refermait autour de lui et que le monde allait l'avaler. Sa respiration devint laborieuse et ses pattes tremblèrent. Il ne se sentait pas bien. Il était enfermé, enfermé sur ce morceau de terre et il ne pouvait pas rejoindre le continent. Il eut envie de fuir, de galoper jusqu'à ce qu'il s'écroule.

Et tout à coup, la voix d'Azarah s'éleva et il l'écouta en se figeant complètement. Le chant remua quelque chose en lui et par instinct il coucha les oreilles contre son crâne. Sa respiration était toujours beaucoup trop rapide et il était incapable de faire le moindre mouvement. L'angoisse le submergea, et pourtant la mélodie de l'Alpha jugulait cela. Il se haïssait pour ne pas savoir contrôler ses émotions. C'est pour cela que son père ne l'aimait pas. Parce qu'il ne savait pas se maîtriser.

Il recula, à l'opposé de la femelle. Il ne pouvait pas se montrer ainsi. Aussi méprisable, aussi pitoyable, aussi faible et aussi las. Il se dégoûtait.

[ Bon, honnêtement je trouve ma réponse absolument nulle   Je trouve que je n'ai pas réussi à assez décrire et faire passer ce que ressent Seth. J'espère que ça ne va pas trop te décevoir   ]

Il ne remarqua pas immédiatement le changement climatique. Il était pétrifié, de nouveau immobile et les muscles si crispés qu'il ne savait plus avancer. Les yeux exorbités balayant avec panique les environs, ne sachant où se poser, n'ayant aucun repère à quoi se raccrocher ; la terreur se fit plus forte encore, elle était familière, c'était une vieille ennemie qui rattrapait avec jouissance ces dernières années où il avait lutté de toutes ses forces pour ne plus céder à la peur que son géniteur lui inspirait.

Il ne devait pas laisser les souvenirs remonter. Il se l'était interdit.

Alors il abaissa les paupières. Il se concentra sur son cœur qui battait bien trop vite, sur sa respiration désordonnée qui ne lui apportait pas assez d'oxygène et qui l'essoufflait de plus en plus, sur ses pattes qui ne le supportaient qu'à peine.

Il était si faible.
Il rouvrit les yeux. Il devait fuir.
Mais elle lui était apparue.

Azarah ne l'avait manifestement pas aperçu. Il la suivit du regard, hébété, il n'avait pas vraiment les idées claires. Elle n'était pas aussi imposante qu'auparavant. Elle semblait plus négligée, plus fatiguée. Ça ne collait pas. Il l'avait associée à la grandeur et à la force, et là, ce n'était pas ça. Il ne la trouvait pas insignifiante et on ne pouvait que remarquer sa présence malgré tout, mais quelque chose clochait.

Il ne comprit que lorsqu'il croisa enfin son regard.
Il y plongea et lut tout ce qu'il put saisir. Elle était torturée, elle ne montrait qu'une façade extérieure d'elle-même, elle ne s'estimait pas beaucoup.

En fait, elle était aussi brisée que lui l'était.

Il vacilla. Il était surpris, réellement. Comme les autres, il avait cru au masque qu'elle avait arboré lors de ses précédentes rencontres. Il s'était tellement senti acculé et en danger qu'il n'avait pas regardé plus loin que le bout de sa truffe. Il ne s'était pas posé de question.
Il se sentit effrayé d'abord. D'observer quelqu'un avec des fêlures. C'était comme observer son propre reflet - si c'était comparable. C'était douloureux. C'était difficile.
Il y a quelques semaines il ne jurait que par sa solitude, et à présent que souhaitait-il ? Il ne savait pas. Il se sentit perdu. Des années de conditionnement lui avaient appris à ne faire confiance à personne. Voulait-il changer cela ? Voulait-il évoluer ou rester l'ombre discrète qu'on n'apercevait que rarement ?

Ses prunelles s'assombrirent. Il avait envie de gérer seul ses émotions mais il avait besoin de quelqu'un. C'était affreux à admettre. Mais pour une fois, il fit une exception à ses principes, qui au final n'étaient pas les siens mais ceux de son père.

Il appela Azarah, d'un son étouffé et éraillé. Il cherchait toujours son regard et il avança d'une foulée vers elle, d'un unique pas et ça semblait dérisoire mais c'était tellement énorme pour lui ! C'était un pas vers l'acceptation de quelqu'un d'autre près de lui, une esquisse de confiance ? Il en avait assez de réfléchir.
Il l'observait, frissonnant, embarrassé qu'elle le juge pathétique, qu'elle l'ignore, qu'elle se moque de son attitude.

S'il avait su en s'éveillant ce matin-là, que la journée évoluerait ainsi ...

[ Ce n'est pas vraiment une question d'inspiration ... Plus du fait que j'ai l'impression de ne pas bien tourner mes phrases, de ne pas réussir à décrire précisément ce que je veux.
Mais au contraire, j'aime beaucoup ce sujet, il est très inspirant ♥ ]

Peu importe comment Azarah se tenait, elle restait la même n'est ce pas ? Il se fichait de toutes ces mimiques et toutes ces attitudes qu'il fallait adopter en fonction d'être alpha ou omega ; Seth aimait considérer tout le monde comme son égal et peu importait le rang, s'il n'appréciait pas quelqu'un il le ferait savoir de la même façon, que ce quelqu'un soit en bas ou en haut de l'échelle sociale.
Ça faisait peut-être de lui un marginal, cette façon de dédaigner les codes sociaux, mais il avait été bien trop écœuré par cette vie en meute. Ça lui semblait être à des années lumières maintenant. Dans une autre vie.

Il plongea dans le regard de la louve et il ne s'en détacha plus. Il était troublé. Il avait envie de lui parler, lui qui était si silencieux. Il avait envie de lui raconter, sa vie, son passé, ses doutes, cette si basse opinion de lui-même. Puis elle l'apostropha sèchement et toute envie disparut.
Elle s'excusa immédiatement mais elle l'avait effarouché. Il s'était reculé, annihilant cette foulée qu'il avait eu tant de mal à effectuer en sa direction. Ses oreilles s'étaient couchées.
Il avait remarqué cette note tremblante qu'elle avait eu, et elle avait bien dit être "heureuse de le voir", non ? Mais ça ne suffisait pas.

Son regard s'était porté sur un point vague loin au-dessus d'eux deux, alors il revint aux prunelles captivantes de l'Alpha. Soudainement, il ne savait plus lire ce qu'il s'y tramait. " Dommage. " eut-il envie de souffler.

Il se retourna, brisant tout contact entre eux.

Elle lui demandait s'il avait besoin de quelque chose et il fut tenté de répondre par l'affirmative - mais ça ce n'était pas un secret, tout le monde était dans la nécessité, d'une façon ou d'une autre. Et si ce n'était pas un besoin de quelque chose ... C'était de quelqu'un.

Il avait peut-être envie de se glisser près d'elle, mais il n'était pas prêt à l'assumer. Avancer, s'approcher d'Azarah ce serait comme ... abaisser toutes les barrières ? Il ne pouvait pas, pas encore. Rien que l'idée qu'il puisse le faire était déjà un si grand exploit si on le comparait à son état d'esprit il y a quelques semaines.
Pourquoi lui infligeait-elle cela ? Pourquoi tourmentait-elle son esprit ? Il était très bien seul, avant, mais il avait suffit qu'il se retrouve sur son territoire et qu'il la rencontre pour que toutes ses certitudes soient chamboulées.

Toujours dos à elle, il baissa la tête. Il avait mal, parce que deux parties de lui étaient entrées en opposition et se battaient. Il ne savait pas, il ne savait plus.

Il était perdu et hagard, mais s'il avait ressenti le chagrin et la culpabilité de la louve lorsqu'il s'était retourné, il serait sans doute aussitôt revenu vers elle. Mais il ne possédait pas ce pouvoir et il n'y avait que cette angoisse sourde qui ne le quittait pas et ses propres battements de cœur qui le lançaient douloureusement. Il n'avait pas envie de s'en aller, mais était-il capable de rester auprès d'elle ? Après tout, il ne lui attirerait que des problèmes. Il était sans doute mauvais pour elle et il devrait sûrement la fuir.
Après toutes les souffrances vécues dues à cette existence qu'il n'avait pas choisie, était-il capable de ressentir autre chose que de la peur et de la haine ?

Elle tenta de se justifier, avouant qu'elle était irritable ces temps-ci. Il ne savait pas qui était ce 'Cherokee' mais il ne pouvait que la comprendre. L'orage, les grêles exacerbaient déjà ses propres réactions, alors comment réagirait-il s'il devait en plus soutenir et maîtriser une meute entière ?
Ses muscles se détendirent légèrement et ses oreilles avaient pivoté vers la femelle, lui accordant son attention. Non, il ne voulait pas partir.

Il secoua la tête. Elle ne l'ennuyait pas. Elle ne l'ennuierait jamais. Au contraire. Il se rendait compte qu'il souhaitait la connaître, apprendre ses goûts et ses préférences, sa façon de penser et de voir le monde. C'était étrange comme sensation, c'était inhabituel, et il ne savait pas si c'était désagréable ou non. " Mais Seth... " Il frissonna. La voix d'Azarah, son hésitation, la façon dont elle prononçait son nom ... Alors il tourna lentement la tête vers elle, l'embrassant du regard, et son corps suivit le mouvement et il pivota entièrement jusqu'à ce qu'il se retrouve de nouveau face à elle. Elle disait vouloir l'aider, il avança vers elle, avalant les mètres qui les séparaient, jusqu'à ce qu'il sente le souffle de la louve sur son pelage. Il était proche, peut-être trop, mais il ne la toucha pas - ne l'effleura même pas. Elle aussi avait une histoire, un passé douloureux peut-être. Il se rendit compte qu'il était loin d'être le seul à avoir souffert dans cette ancienne vie où Sarkan n'existait pas. Ça faisait mal, de réaliser qu'il s'était comporté comme un égoïste, mais il ne vacilla pas.
Devait-il l'encourager à se livrer ? Elle en avait peut-être envie, mais il ne le fit pas. C'était encore trop tôt, trop incertain ... Son histoire l'effraierait, il le savait. Et s'il la fuyait alors qu'elle s'était ouverte à lui, elle ne lui pardonnerait pas. Lui non plus, ne se le pardonnerait pas.

Elle lui avait demandé ce qu'il voulait. Il n'en savait rien. Comment lui dire que ce n'était pas avec l'Alpha qu'il souhaitait être, mais avec "juste" Azarah ? Il ne savait même pas si elle l'appréciait. ... Comment pouvait-on l'apprécier franchement ? Elle devait juste le tolérer. Peut-être même qu'elle ne voulait plus de lui sur son territoire. Tout s'embrouillait et se mélangeait dans sa tête. Lui qui était habituellement si méthodique et clair ... Il cligna des yeux.

" Je t'aiderai. Tu peux compter sur moi. " chuchota t-il de sa voix éraillée.

Il lui offrit ces mots naturellement. Comme un repère dans l'avenir. Car ils avaient tout le temps du monde n'est ce pas ?

[ Je suis vraiment désolée du retard ... J'ai un peu de mal en ce moment. ]

Elle était si proche qu'il ne put que remarquer son mouvement de recul et ses efforts pour l'endiguer. Et il l'observait, il la dévorait du regard même - et comment faisait-elle pour être aussi mystérieuse et fascinante ? Il n'était qu'un vulgaire insecte et elle était la lumière ; elle l'attirait et il n'avait pas d'autre choix que de voleter autour d'elle tout en sachant qu'il allait se brûler.
Elle sourit brièvement et les entrailles de Seth remuèrent. Il se sentait faible et pathétique, et malgré cela il y avait autre chose derrière qui lui donnait envie de sourire lui aussi. Mais il ne savait pas faire. S'il avait étiré les babines comme Azarah, cela aurait sans doute ressemblé à un rictus étrange et effrayant. Alors il conserva son expression sérieuse et légèrement déboussolée.

Il l'avait surprise et ça le réconforta un peu. Elle le troublait, il était décontenancé par sa présence, mais il n'était pas le seul. Sans doute qu'il aurait été grandement embarrassé si cela avait été le cas.
Il sentait son souffle sur son pelage et il frissonna.

Il le savait. Il l'avait deviné, qu'elle aussi avait un lourd passé derrière elle. S'il fut surpris, il ne le montra pas. Azarah, une Oméga ? Elle pouvait être si impressionnante parfois ! Il avait presque du mal à l'imaginer.
Ô, comme il avait couru après l'espoir déchu d'un jour être aussi entier qu'il l'était auparavant ... Mais dans sa vision altérée, il se voyait comme un loup banal, stupide et futile. Toute sa vie, il n'avait été qu'un mouchoir qu'on jette après l'avoir trop utilisé. Il était si meurtri et blessé. Et la louve noire lui montrait les couleurs vives d'un avenir meilleur, éclairé par la joie et l'optimisme ? Il avait du mal à y croire. Il ne pouvait pas y croire. On l'avait privé de trop de choses. Il se sentait comme enfermé par des chaînes invisibles. Des années après sa mort, son père le hantait toujours.

Comme il avait envie de se glisser tout contre elle ! De sentir la chaleur oubliée d'un corps contre le sien, la douceur d'un pelage qui coule avec lenteur. Mais il ne devait pas ... Parce qu'il était mauvais, qu'il la blesserait encore plus, qu'il participerait à sa déchéance. Seth pensait casser tout ce qu'il touchait, et la belle Azarah ne pouvait pas faire partie de ce triste tableau.
Il n'avait pas connaissance de cette jalousie qui la brûlait, et il ne l'aurait pas comprise. Après tout, on devait le fuir, pas envier sa compagnie.

"Le tout est de savoir avec qui..."

Il frémit. Puis ouvrit de grands yeux. Il avait peur. Il était même terrifié. Bien sûr, il aimait la présence de la louve ébène, mais où cela allait-il ? Pourquoi Azarah lui disait-elle cela ? Que devait-il en conclure ? Devait-il réellement en conclure quelque chose ou était-ce des paroles en l'air ?
Les battements de son cœur étaient beaucoup trop rapides encore une fois et il recula, alarmé. Il se détourna, il ne la regardait plus. Incapable.

" Azarah ... " grogna t-il. " Je brise tout ce qui est en contact avec moi. Je suis mauvais. On me l'a toujours dit. Je le sais. Je ne dois pas ... " il marqua une pause. " Ce serait tellement égoïste. Je vais m'en aller. Je suis tellement désolé. "

Il était sincère, et ça se mélangeait dans sa bouche et dans sa tête ; il ne savait plus ce qu'il devait dire, comme expliquer que c'était pour elle qu'il s'éloignait et qu'il ne souhaitait pas la faire souffrir ?
C'était beaucoup trop, elle le rendait tellement différent et comment supporter tout cela ? Il avait besoin de prendre du recul, de la distance, il avait besoin de réfléchir.

" Sois heureuse. " souffla t-il.

Il fit volte face et trottina rapidement. Qui tentait-il de fuir ? Elle ou lui-même ?