L'attachement est une absurdité, une incitation à la douleur. Les êtres s'attachent et deviennent dépendants les uns des autres à tel point que lorsque l'un vient à partir, le monde s'écroule autour de l'autre.

« L'attachement est une absurdité, une incitation à la douleur. Les êtres s'attachent et deviennent dépendants les uns des autres à tel point que lorsque l'un vient à partir, le monde s'écroule autour de l'autre. »
‹ Delilah & Alaska ›

La Lune ne revenait toujours pas. Le Soleil non plus. Sarkan était toujours plongé dans l'obscurité. La peur et la tristesse de Delilah étaient toujours là, elles aussi. Rien ne changeait, tout restait sombre. Si bien que Neona était devenu le refuge de la jeune rouquine. Le Kohinoor... Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait plus. Du moins, pas dans l'immédiat.

La jeune louve marchait silencieusement sur la plage Amaris. Ses pattes s'enfonçaient légèrement dans le sable humide. Vu comme ça, sans lumière, cette plage ressemblait à n'importe quelle autre. On ne pouvait plus voir la noirceur de son sable. D'ailleurs... Pourquoi son sable était-il noir ? Pourquoi n'était-il pas doré, comme les autres plages ?

Delilah s'arrêta finalement face à la mer. Devant elle, de l'autre côté du rivage, se trouvait les terres d'Annalee. Griffyn était de l'autre côté de la mer. Un léger soupir lui échappa. Il lui manquait... C'était une sensation horrible. La sensation de manque. Mene lui manquait aussi. Et Syliah. Surtout Syliah.

La rouquine leva finalement le museau au ciel et poussa un long hurlement.

ft. Alaska et Delilah

Je me promenais tranquillement sur Neona près de la plage Amaris. Le soleil n'était toujours pas revenu et la lune non plus. Alors, il faisait encore sombre, comme toujours. Tout était tranquille, personne n'était dans les parages, j'avais arrivé par les souterrains. J'étais non loin de la plage quand j'entendis un hurlement de louve, qui semblait triste et désespérée.

Alors, je me dirigeais vers l'hurlement, je ne savais pas trop ce qu'il avait, alors je voulais savoir pourquoi cette louve semblait aussi triste. Je marchais vers la voix quand je vis une silhouette non loin. L'odeur que je sentis était bel et bien celle d'une femelle. Elle semblait avoir une fourrure claire. Je ne pouvais pas voir si elle était vraiment jolie, car il faisait trop sombre.

Alors je m'approchais de la louve qui était assise sur le rivage et qui semblait regarder vers les terres d'Annalee, son hurlement était triste et je me demandais bien pourquoi. Alors, en avançant vers elle, je le saluais et lui sourit.

«Bonsoir, vous avez une jolie voix, je vous ai entendu près du temple.»

Ensuite, je la regardais et j'avais envie de m'asseoir mais j'avais envie de lui demander la permission.

«Puis-je m'asseoir à vos côtés?»

Ensuite, je décidais d'attendre sa réponse.

Le deuil. Cette sorte de douleur était vraiment insupportable. C'était une douleur lancinante qui ne te lâchait jamais. Même pas lors de ton sommeil. Et pourtant, il fallait vivre avec. On avait pas tellement le choix. Il n'y avait pas de retour en arrière avec la mort. C'était comme ça et il fallait l'accepter. Ça arrivait comme ça, du jour au lendemain, sans prévenir.

Delilah était perdue dans sa contemplation de la mer. Elle observait les vaguelettes qui se créaient à la surface de l'étendue d'eau salée. Il y avait un très léger vent. Si léger qu'elle ne le ressentait même pas, avec son épais pelage.

Finalement, alors qu'elle était toujours perdue dans ses diverses pensées, un loup arriva à ses côtés. Un mâle. Il sentait le bois. Iselwyn. Un compliment ? Une jolie voix ? Mais sa voix était pourtant toute rauque, éraillée par ses récents pleurs. Voulait-il tout simplement être gentil avec elle ?

« Bien sûr que vous pouvez... »

Répondit-elle doucement, en tournant sa tête vers le loup au pelage clair. Maintenant, elle se demandait comment il s'appelait. Et à quoi ressemblait-il très exactement. Quelle était la couleur de ses yeux ? De son pelage ? C'était une bonne question, elle n'y voyait pas clairement dans toute cette obscurité.

L'attachement est une absurdité, une incitation à la douleur. Les êtres s'attachent et deviennent dépendants les uns des autres à tel point que lorsque l'un vient à partir, le monde s'écroule autour de l'autre.

ft. Alaska et Delilah

Je souris à la louve dans le noir, même si elle ne pouvait pas vraiment le voir, alors je m'approchais d'elle et je m'assis à ses côtés sur la grève, puis j'observa le ciel noir puis je sentais les petites vaguelettes venant mourir sur la plage. C'était relaxant, puis je dis à la louve merci. Elle venait du Kohinoor, à cause de son odeur de la montagne.

«Merci beaucoup»

Alors, je continuais d'observer, je trouvais cela relaxant et c'en était même romantique. La louve semblait regarder vers Annalee, le regard comme perdu dans la vague.

«Je suis Alaska , je viens d'Iselwyn et vous?»

Ensuite, je me léchais le poitrail puis observa le paysage un petit moment puis ensuite, je repris la parole.

«Votre chant était beau, mais il était triste, il y as-tu une raison à ça?»

Bien sûr, rien ne l'obligeait de m'en parler, je n'étais pas le genre insistant, mais j'attendais la suite des choses.

Delilah peinait à retenir ses larmes. Elle avait tant envie de ne plus se retenir... Elle avait tant envie de venir se blottir contre cet inconnu, d'enfouir son museau dans son pelage gris et de pleurer toutes les larmes de son corps. Oui, elle voulait pleurer. Elle voulait pas s'apitoyer sur son sort, non. Mais oui, elle avait réellement envie de réconfort. Même venant d'un inconnu.

« Je m'appelle Delilah... Je viens du Kohinoor. »

Répondit-elle simplement, la voix légèrement tremblante. Il venait d'Iselwyn. Elle ne connaissait pas réellement Iselwyn. Elle n'avait aucune attache pour cette meute. Aucune. Leur sort lui était bien égal d'ailleurs.

« Je viens de perdre ma mère... »

Soupira la rouquine, encore blessée par ce récent événement. En parler était si douloureux. Elle n'avait jamais ressentit une telle douleur. La souffrance morale était bien plus douloureuse de la souffrance physique.

L'attachement est une absurdité, une incitation à la douleur. Les êtres s'attachent et deviennent dépendants les uns des autres à tel point que lorsque l'un vient à partir, le monde s'écroule autour de l'autre.

ft. Alaska et Delilah

J'

observais toujours le paysage, les oreilles tendues vers la louve pour pouvoir bien l'écouter. Elle se présenta, elle s'appelait Delilah et elle me disait qu'elle venait du Kohinoor. La louve lui avait parlé sur une voix tremblotante, alors sans trop bouger, j'accotais mon épaule sur la sienne pour la réconforter, légèrement. Je lui dit que j'étais très heureux de la rencontrer.

«Heureux de vous rencontrer Delilah.»

Ensuite, je lui laissais le temps de réfléchir et de dire ce qu'elle avait sur le cœur, si elle en avait envie. J'essayais de la réconforter, mais je ne savais pas trop quoi faire pour le faire, car je ne la connaissais pas.

Alors, je ne forçais pas la louve à me dire quoi que se soit, mais c'est elle qui décida de m'en parler. Elle m'apprit donc qu'elle était triste, car elle venait de perdre sa mère.

«Oh, je suis sincèrement désolé, je ne savais pas.»

Ensuite, je bougeais ma queue et allait chercher la sienne, en guise de geste de réconfort et je serrais sa queue dans la mienne pour l'aider à se sentir un peu mieux.

«Cela ne sera pas facile, mais le temps arrangera les choses. Vous pouvez vous laisser aller si vous voulez. Je sens que vous avez envie de pleurer et des fois pleurer un bon coup, peut nous aider. Je suis là, si vous avez besoin de réconfort Delilah. Je ne connaissais pas votre mère, mais je peux essayer de vous apporter du soutien et du réconfort à ma façon.»

Delilah faillit soupirer lorsque le loup lui avoua être sincèrement désolé pour sa mère. Être désolé ne suffirait pas à la faire revenir. Et ça ne l'apaisait pas non plus d'entendre les autres dire qu'ils étaient désolés pour la mort de sa mère.

La jeune louve releva finalement les yeux, pour observer le ciel puis la mer. Le temps restait doux, malgré l'obscurité. Elle faillit sursauter lorsqu'elle sentit la queue du mâle effleurer la sienne. Dely tourna sa tête vers le mâle gris, à la fois curieuse et surprise par ce rapprochement.

Elle ne répondit pas aux paroles du loup d'Iselwyn. Elle se contenta de laisser tomber sa tête contre l'épaule du mâle. Elle ne pleura pas. Mais la présence du loup gris lui fit énormément de bien.

L'attachement est une absurdité, une incitation à la douleur. Les êtres s'attachent et deviennent dépendants les uns des autres à tel point que lorsque l'un vient à partir, le monde s'écroule autour de l'autre.

ft. Alaska et Delilah

Je laissais la louve dans ses pensées, mais moi je venais de lui démontrer que j'étais là, si besoin est. Elle observa le ciel un moment puis la mer. Ensuite, je crois qu'en venant serrer sa queue avec la mienne, elle fut surprise et curieuse de ce rapprochement. En fait, il ne voulait rien dire pour l'instant, car je connaissais pas vraiment la louve, mais je voulais juste la réconforter. Je suis sûr que même si elle ne le disait pas, ma présence lui faisait du bien.

Elle ne répondit pas à mes paroles. Alors, je la laissais faire, mais je sentis la tête de la louve s'appuyer sur mon épaule. Je ne savais pas quoi lui dire, mais ma présence devait être suffisante. Elle ne pleurait pas car je ne sentais pas de larmes couler sur ma fourrure. Alors, je la regardais et appuya ma tête contre la sienne, ne faisant rien de plus. Je voulais juste qu'elle se sente un peu mieux.

Delilah resta quelques minutes immobile ainsi, blottie contre le loup gris. Ça faisait du bien, de tout oublier et de se laisser aller durant quelques minutes.

Pourtant la réalité la rattrapa rapidement. Elle réalisa qu'elle avait quitté le Kohinoor depuis quelques heures déjà.

« Je vais devoir y aller. Ça fait déjà un petit moment que j'ai quitté le Kohinoor. Merci pour tout. »

Souffla-t-elle rapidement à Alaska avant de se relever et de s'éloigner à toute vitesse, en direction du Kohinoor.

( Out )

L'attachement est une absurdité, une incitation à la douleur. Les êtres s'attachent et deviennent dépendants les uns des autres à tel point que lorsque l'un vient à partir, le monde s'écroule autour de l'autre.

ft. Alaska et Delilah

J'étais content de lui offrir un peu de réconfort. Ensuite, la louve parlait, disant qu'elle allait devoir y aller. Car cela faisait un moment qu'elle avait quitté les terres du Nord. Elle me remercia pour tout.

«D'accord, cela m'a fait plaisir Delilah, j'espère à bientôt.»

Dis-je d'une voix un peu déçu j'étais bien en sa compagnie, mais elle devait partir. Ensuite, quand elle se décolla, je sentis le vide. Je soupirai.

Par la suite, elle partit en direction du Kohinoor me laissant seul sur la plage. Je soupirais puis décida de regagner les terres d'Iselwyn.

(out)