[ Entraînement solo { Force }] Les blessures du corps peuvent être surmontées

Hypérion souffla de dépit. Ses yeux gris étaient fixés sur une sorte de creux formé par l'empilement de deux troncs morts, hérissés de branches cassées et brûlées, sur une pierre très irrégulière. Il s'agissait d'une cachette idéale pour un animal de petite taille, et c'était effectivement là que le lièvre qu'il poursuivait avait décidé de se terrer.

En temps normal, le loup ne tentait pas d'attraper ces animaux rapides et agiles. Sa patte raide, vestige d'une blessure grave reçue au combat, ne lui autorisait pas une très grande mobilité. Toutefois, ce lièvre-là était dans un sale état. Il avait clairement une patte cassée... Hypérion avait pu remarquer l'os qui ressortait légèrement, donnant à la patte en question une allure étrange. Autrement dit, ce lièvre ne pouvait que clopiner sur trois pattes tout en étant soumis à une souffrance non négligeable. Cela faisait partie des possibilités de l'omega. Enfin, jusqu'à ce que sa proie décide de se réfugier dans cet abri un peu trop opportun... mais qu'à cela ne tienne. Hypérion allait l'en déloger! De toute façon, le lièvre allait certainement être incapable de fuir plus loin. Le loup flairait l'odeur de la mort, et savait qu'elle ne tarderait pas à emporter le petit animal.

Cependant, pour l'atteindre, Hypérion allait devoir user de sa force; il devait déplacer les deux troncs. Heureusement, l'incendie les avait allégés en les brûlant de l'intérieur - mais ils n'appartenaient, malgré tout, pas à la catégorie poids plume. Hypérion choisit l'arbre qui était sur le dessus - enfin, plus ou moins, étant donné que les branches étaient entremêlées. Il poussa dessus avec son épaule, s'arc-boutant contre le tronc noirci en utilisant toute la force de son poitrail et de ses hanches pour avancer. Le tronc roula légèrement sur le côté mais ne tarda pas à se retrouver coincé dans les branches du second tronc; et Hypérion eut beau s'acharner contre lui, il ne parvint pas à le faire bouger davantage. Il contourna alors l'enchevêtrement en entreprit de tirer l'arbre au lieu de le pousser, en saisissant l'une de ses branches les plus solides entre ses crocs. Sa nuque ne tarda pas à protester contre ce traitement, mais il persévéra; petit à petit l'arbre commença à glisser, à s'extraire de son support. Hypérion s'arrêta un instant pour souffler - sa respiration était quelque peu hachée et son dos le brûlait. Il reprit son effort en poussant à nouveau le tronc, qui cette fois-ci se débloqua totalement et roula sur le côté - en tout cas, assez loin au goût du mâle. Déplacer ce tronc n'avait pas été une mince affaire, et le loup grimaça en regardant le second; il se mit pourtant au travail.

Hypérion tenta d'abord d'appuyer sur le tronc avec sa patte valide, mais c'était trop peu de puissance pour faire ne serait-ce que frémir le tronc. Il ne pouvait pas utiliser son autre patte, alors le loup finit par utiliser de nouveau son épaule. Il poussa avec force et régularité contre le tronc restant, respirant profondément, les yeux fermés, concentré sur son effort. Les muscles de ses pattes le tiraillaient, et ses épaules ne tardèrent pas à rejoindre son dos en tant que brûlure à intensité croissante. Heureusement, Hypérion n'avait pas à dégager entièrement l'espace où le lièvre s'était caché, seulement suffisamment pour qu'il puisse lui-même s'y introduire. Lorsque ce fut fait, le loup haletait fortement et ne rêvait que d'une chose, aller s'allonger dans un cours d'eau bien calme et bien frais pour détendre ses muscles et les rafraîchir.

Il s'introduisit dans la cavité ainsi dégagée, récupérant le pauvre lièvre qui n'était qu'à deux doigts d'expirer - l'animal ne réagit pas lorsque les crocs du loup se refermèrent sur sa nuque - et l'extrayant de sa cachette. Une fois l'animal mort, Hypérion le dévora avec appétit avant de se diriger vers le lac pour s'y abreuver... et aller faire une bonne petite sieste.

Prochain entraînement possible : 5 juillet 2015

La jauge est ainsi :

38/100 pour Hypérion