Douce caresse. LIBRE

Le soleil s'est couché tandis que la lune prend sa place sur la voûte céleste. Je décide de me mettre à marcher pour dégourdir mes pattes. Bien sûr, j'ai pu manger une misérable carcasse de lapin, mais au moins cela a calmé les grognements de mon estomac. Je ne sais pas pour combien de temps ce repas satisfera mon organisme avant de ressentir le manque de nourriture. Mais bon, je ne m'en soucie guère même s'il faut que je prenne du poids. En tout cas, la soirée est accompagnée d'une légère brise qui me caresse le visage. Je sens que le climat change, que je m'approche d'un point d'eau. J'ai enfin la confirmation en voyant la mer qui s'étend dans mon champ de vision. Je vois le reflet blafard de la lune sur l'eau, cela m'aide à me diriger. Le sol se charge de sable dont mes pattes s'enfoncent dedans. Il est frais. Un bain de minuit s'impose. Dis-je, d'une voix naturelle. Je regarde autour de moi. Personne à l'horizon. J'accélère pour rejoindre la mer. Je vais plus en profondeur jusqu'à ce que l'eau fraiche caressen mon corps entier et le berce de sa douceur Quel réconfort. Soufflai-je avant de me mouiller la tête en la plongeant sous l'eau.

Je sors ma tête de l'eau, à bout de souffle. Je n'ai jamais travaillé mon apnée, ne trouvant pas cela utile. En tout cas, l'eau fraîche me fait tellement du bien physiquement, mon corps trouve réconfort dans la mer. Alors que souffle le vent, il m'apporte avec lui une odeur que je flaire. C'est l'odeur qui appartient à une autre louve. Moi qui voulais un peu de solitude, surtout dans cette position, c'est raté. Je l'aperçois au coin de mon champ de vision. La lueur blafarde de la lune l'éclaire. Je me retourne vers elle. Je me rappelle ce que Naïade m'a dit. On est tous des loups qui se réveillent ici comme par hasard. Donc cette inconnue a donc subi le même sort que moi. Cela peut nous rendre intime, complice pour essayer de comprendre ce qu'il se passe. Je me rends compte que cela faisait plusieurs minutes que mon regard a saisi la silhouette de l'autre louve. Il faut peut-être que j'aille à sa rencontre, maintenant que je l'ai reluquée et étudiée. Je me dois d'avoir un minimum de respect. Je l'ai épiée donc je suis contrainte d'aller la voir. Et puis, une nouvelle rencontre me fera du bien. Enfin, je rajoute que je suis hésitante pour le coup. Enfin, si elle était réellement méchante, elle se serait ruée vers moi pour me sauter à la gorge. Je ne vois aucun signe d'animosité chez ma consœur. Je m'en approche, restant sur mes gardes. Une fois que l'eau de la mer diminue et ne recouvre que l'extrémité de mes pattes, je m'ébroue pour me débarrasser des gouttelettes qui perlaient de mon pelage. Bonjour. Fis-je quand j'arrive à une bonne distance. De près, je remarque ses yeux d'un bleu magnifique. Ses iris se contrastent avec les miennes qui se rapprochent de l'ambre.