Daenn Museau timide
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| Sujet: Torpeur. Dim 19 Oct - 18:49 | |
| Torpeur. Marchant depuis des jours sans réellement savoir où elle allait, Daenn continuait sans s'interrompre, à part pour répondre à quelque besoin vital. Ce n'était pas un question de survie en soi, plutôt de santé mentale. Quoique au final, cela revient au même. L'un amène l'autre.
Au départ, des vertiges, une sensation de chute. La louve grise mit ça sur le compte de la faim, sans réellement y prêter attention. Puis, ses membres s’alourdirent. Tout son corps. Comme si chaque parcelle traînait un boulet. Le canidé entra dans une sorte de torpeur, bercé par un sentiment de fatigue. Ses yeux lui brulaient, sa vision devenait trouble. Elle trébuchait à chaque pas, et se retrouva finalement la tête dans la terre. Enfin, Daenn tomba dans un profond sommeil. Un sommeil qui semblait l'appeler depuis une éternité déjà.
Le coulis de l'eau apaisant, ses reflets dansant sur les parois rocheuses, la lumière douce et réconfortante éclairant la pièce ... Doucement, ses paupières se détachent, clignant de nombreuse fois avant de s'ouvrir complètement. La louve sort peu à peu de sa torpeur, assommée par un terrible mal de crâne. Un désagréable sentiment de vivre au ralenti la possède. Tous les bruits sont amplifiés. Sa tête se balance tangue. Son esprit divague.
Cinq, dix, peut-être même vingt minutes avant que la demoiselle ne s" rende compte ... Daenn se fige. Elle observe, examine le lieu, les odeurs. Elle fouille dans sa mémoire. Rien. Un trou noir. Elle était en train de marcher, et ... Plus rien. Subitement, la vagabonde se relève, trébuche une ou deux fois, manquant de plonger dans l'eau, et finit par pénétrer dans un tunnel sans fin. L'angoisse serre son cœur un peu plus à chaque tournant. Elle avance au hasard, sans réfléchir. De toute manière, la louve ne sait pas où elle est. Ni comment elle est arrivée jusqu'ici.
Au bout du couloir, la lumière du soleil la réconforte. Le canidé épuisé accélère tout de même. Enfin, la sortie ! La louve foule la neige qu'elle n'a jamais était aussi contente de retrouver. Elle s'arrête un instant pour prendre une bonne bouffée d'air frais, puis finit par reprendre sa course. Pourtant, rien ne lui est familier. Absolument rien. Comme si ... comme si elle venait d’atterrir dans un autre monde ... | |
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Jill Banni
Qualité élite : Apaisement & Fertilité. Messages : 258
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| Sujet: Re: Torpeur. Lun 27 Oct - 12:06 | |
| Au milieu de nulle part. Daenn & Jill. Jill revient à la vie au milieu de nulle part. L'esprit encore embrumé, engourdie par son long sommeil, elle ne s'en inquiète pas immédiatement. Ce n'est qu'au bout de plusieurs secondes, lorsque ses yeux dorés perçoivent un lieu totalement inconnu, sans le moindre point de repère, et que son cerveau enregistre l'information, que la peur commence à la saisir. Etendue de tout son long sur de la pierre, Jill se redresse brusquement, dans un tel sursaut que ses muscles encore raides protestent, l'élancent légèrement. Assise, hébétée, Jill passe une bonne minute à contempler l'endroit où elle se trouve. Jamais de sa vie elle ne s'est aventurée dans une zone pareille ; une espèce de grotte avec, en son centre, un imposant point d'eau. Le lieu inspire de l'admiration, les quartz qui l'ornent ont une beauté frustre mais pure, l'eau est trouble et aucune terre n'est perceptible sous elle, comme si ce lac souterrain n'avait pas de fond. Jill contemple tout ceci, hagarde, elle ne comprend pas, ferme les yeux un instant, fouille vainement dans ses souvenirs, mais elle est toujours embrumée par son récent sommeil, et sa mémoire est floue. Elle rouvre les yeux, très lentement, avec l'espoir puéril que la Nerezza se sera envolée, qu'elle sera de retour chez elle, auprès de son compagnon et de ses enfants.
Ses enfants. Jill reçoit une claque, s'anime soudain. Où sont-ils ? Elle était occupée à les chercher ; elle s'en rappelle maintenant, elle s'était fait du souci pour eux parce que cela faisait déjà deux heures qu'ils étaient sortis jouer et qu'elle ne les avait plus revus. Elle avait quitté le camp pour les rejoindre, et elle avait fini par les retrouver, occupés à jouer au bord d'une mare, tous les trois. Peu à peu, les morceaux du puzzle s'emboîtent dans la tête de Jill. Mais oui, c'était au moment où elle courait vers eux, tellement soulagée de les voir bien portants, que tout à coup elle s'était sentie extrêmement lasse, qu'un voile noir s'était déposé devant ses yeux, et qu'elle avait dû s'évanouir. Jill cille, il lui manque une pièce importante, ce qu'il s'est passé ensuite. Si elle a perdu conscience, elle aurait dû revenir à elle aux côtés des siens ; quelqu'un aurait bien dû finir par l'apercevoir et la mener chez le guérisseur. Non, décidément, elle ne comprend rien.
Jill reste encore pensive un moment, puis subitement la peur la reprend, la peur pour ses enfants. Elle s'efforce de se lever, mal assurée sur ses pattes, surtout sur l'arrière droite, qui la fait boiter. Etourdiment, elle appelle : « Orphali ! Charon ! Pan ! Où êtes-vous ? » Sa voix est rauque, elle se répercute sur les murs de pierre de la Nerezza, mais à part l'écho, personne ne répond. Jill baisse la tête, aperçoit furtivement son reflet dans l'eau trouble. Elle est ébouriffée, et ses yeux ont un drôle d'éclat qu'elle ne sait pas bien définir. Jill se met à trotter vers le tunnel qui semble indiquer la sortie de la grotte ; devant elle, elle voit une autre silhouette canine, mais ce n'est ni sa fille Orphali ni ses fils Charon et Pan, c'est une silhouette adulte. Jill se dépêche de la suivre, accélère l'allure, prie : « S'il vous plaît, attendez-moi ! »
La silhouette ne semble pas l'entendre ; il faut dire qu'elle a une bonne longueur d'avance sur Jill, qui trébuche presque à chaque pas, essayant de garder l'équilibre avec sa patte boiteuse qui l'empêche d'aller bien vite. Bientôt, la silhouette disparaît dans la clarté du jour, et Jill se hâte pour la rejoindre. Lorsqu'enfin elle atteint à son tour le bout de la Nerezza, ce qui la frappe est que le paysage est enneigé. Chez elle, il faisait pourtant estival. Complètement désorientée, Jill s'arrête, halète, son souffle s'éparpille en buée dans l'atmosphère. Quand elle remarque la louve grise non loin d'elle, elle lui demande, d'une voix cassée : « S'il vous plaît... Vous n'auriez pas vu mes enfants ? » | |
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