Violently, it changes

Les conquêtes se multipliaient et Draugluin se sentait fort. Cette nuit là avait été synonyme de descente de la lune à nouveau. Ce matin là, la brume était épaisse et la forêt de la plume brûlée était humide. Les insectes formaient un bruit de fond, comme des feuilles mortes emportées par le vent qui bruissaient entre elles.

Avec la lune réduite à un minuscule croissant, Draugluin émanait une aura de terreur aussi bien en pleine journée qu'au coeur de la nuit, où il était telle une ombre tout droit sortie de quelque Géhenne en ébullition.

Il cheminait entre les arbres, moins discret que la nuit, mais tout aussi imposant. Il avait envie d'en découdre. Si la nuit avait été origine de pouvoir, elle ne l'avait pas été de rencontre intéressante. Il était énervé et bien décidé à laisser sa tension s'exprimer.

La nuit était éclairée ce jour la par l'astre blanc, pas de nuages qui pouvait gâcher cette lumière. Un temps qui pouvait paraître idéal pour quiconque ayant envie de faire une balade nocturne.

Le loup gris désirant tout de même trouver un endroit ou dormir se dirigea vers les restes de la forêt qui dominait l'île. Forêt ayant brûlée après l'épisode caniculaire qu'avait connu l'île.

Alors qu'il pensait avoir trouvé un endroit convenable il leva la tête sentant une présence de mauvais augure. Il trouva face a lui un autre loup, mais ce dernier ne ressemblait pas a celui que Dick avait eu l'occasion de rencontrer, non lui semblait totalement différents. Il avait pris Dick par surprise, ce dernier ne l'avait pas sentit arriver.
D'ailleurs Dick n'avait pas non plus envie d'en savoir plus sur lui, il s'affola, son instinct lui hurlait de s'enfuir.
Et c'est ce qu'il fit.

Dick partit ventre à terre, ne sachant même pas vers ou il se dirigeait, mais il fuyait ce loup noir. Pourquoi ? Il n'en avait aucune idée.

Tout son corps tressaillit. Le loup était en train de fuir. Fuir devant lui, comme ferait une proie ayant vu le prédateur. Sans même y réfléchir, il poussa son énorme masse de ses pattes arrière et se mit à courir après lui. Il sauta par dessus un tronc calciné à moitié rongé, son poids provoquant un gros bruit sourd et un craquement d'articulation à l’atterrissage.

Claquant des mâchoires, cherchant à exciter l'instinct de fuite du loup devant lui, il poussa un hurlement rauque, sans aucune mélodie, plutôt comme un lancerait un appel éraillée à d'autres chiens tout droit sortis de l'enfer.

La lune, déjà bien maigre, fut voilée par un gros nuage plus opaque et plongea la forêt dans une demi-obscurité.

Dick entendit que le loup noir le poursuivait, il eut soudain une immense peur si bien qu'il crut s'évanouir. Pour tenter d'échapper à ce "monstre" Dick accéléra.

Le loup derrière lui jouait avec sa mâchoire, et à chaque claquement de dent qu'il faisait, Dick sursautait ou était prit d'un frisson. Puis son poursuivant émit un grondement qui s'emballait surgir des entrailles de la terre.

Les ténèbres envahissaient peu à peu la forêt, si bien que dans sa fuite Dick heurta plusieurs racines et autres branches qui trainaient au sol, mais qui ne l'empêchèrent tout de même pas de continuer sa fuite.

Sa respiration devient de plus en plus haletante, son rythme cardiaque s'accélérait, sa gorge le brûlait: bientôt il n'arriverait plus à ternir le rythme.

A un moment, un tronc calciné se dressa devant lui, Dick l'esquive de justesse mais il dût rouler sur lui même pour l'éviter. Il se remit sur ses 4 pattes le plus rapidement possible, pour continuer sa course. La continuer sans faire de bruit était inutile, de toute façon il serait trahis soit pas son odeur soit par sa respiration qui devenait de plus en plus forte, la seule solution qui lui restait était de fuir, et tant pis pour le bruit qu'il occasionnerait.

Mais pour fuir, il faudrait d'abord qu'il y arrive, ses pattes tremblaient, son regard devenait flou, la forêt était devenue noire car la lune était maintenant cachée. Il savait qu'il ne pourrait pas aller bien loin dans ses conditions, mais l'envie de vivre fut la plus forte, le poussant à avancer. A trébucher à presque chaque pas. Il savait que le monstre s'approchait, il le sentait arriver.

A fond de train, Draugluin réduisit tout d'abord la distance, juste assez pour que son souffle infect puisse parfois être porté jusqu'au mâle. Mais la zone était accidentée et il ralentit. Il n'était pas à l'abri de tomber, ni de trébucher. L'arbre le pris un peu au dépourvu mais il l'évita, à quelques secondes du loup.

Il avait de l'endurance, ce n'était pas à nier. De toute manière, les loups étant des animaux endurants par nature. La poursuite avait dont prit une bonne tournure dès le départ.

La zone se fit moins accidentée mais recouverte de cendre et de cailloux. Certaines roches devaient avoir explosé ou s'être fissurées sous l'effet de la chaleur. A présent, les cendres étaient froides et un endroit parfait pour s'élancer plus rapidement.

Son haleine fétide fut bientôt de plus en plus proche du mâle, tandis que Draugluin arrivait sur lui...

Le loup se rapprochait, Dick le sentait, l'odeur de son poursuivant lui prenait tête, et des insectes ou des bestioles qui ressemblaient à des insectes se promenaient avec le loup noir.

Dick prit de la vitesse, lançant régulièrement des regards derrière lui espérant distancer son poursuivant. Peine perdu, plus il avançait plus Dick trouvait que son poursuivant se rapprochait.

Mais Dick n'arriva une nouvelle fois pas a garder le rythme, et il dût revenir dans l'allure inférieure. Il voyait devant lui défiler les dernières minutes de sa vie, il pensait qu'il n'arriverait jamais à rester en vie.
Il se dit qu'il devait lutter, repartir en courant. Alors, il repartit, mais ce ne fut pas pour très longtemps, car le poursuivant se trouvait derrière lui, très proche, trahis par son odeur, et par la multitude d'insectes qui le suivait.

Toujours à sa poursuite, Draugluin commença à s'agacer. Mais d'un autre côté, il avait tout son temps. Sa langue pendant sur le côté de sa gueule pour lui offrir la ventilation maximale.

Il fit un pic et se rapprocha dangereusement du mâle. Si ce dernier restait à cette allure, il aurait peut-être une chance de l'arrêter. Ou de le blesser, ce qu'il avait très envie de faire. La patte arrière du mâle, que ce soit la partie charnue ou l'os, étaient des zones très sympathiques à mordre. Mais le haut de cuisse était plus facile à atteindre en mouvement.

Il tendit la tête et tenta de mordre, sa mâchoire s'ouvrant grand avant de plonger en direction du muscle en mouvement.

[Bien sûr, tu décides si il fuit encore et je manque ou si tu prends une blessure à cet endroit, comme tu le souhaites.]

Alors que Dick tentait de fuir le plus vite possible, il sentit une vive douleur au niveau de sa cuisse arrière. Le loup venait de l'attraper à lorsqu'il était en pleine marche, si bien que Dick se retrouva le nez au sol. Il n'avait a ce moment la qu'une seule envie: retrouver sa maman, elle aurait sans doute pu trouver une solution a ça, les mamans ont toujours une solutions aux problèmes.

Mais Dick était seul face à ce monstre, il aurait pu appeler à l'aide, personne ne viendrait l'aider. Il savait également qu'il ne pourrait jamais faire face à son adversaire.

Alors Dick tenta de se lever, pour essayer de parer les futures attaques de son poursuivant, il recula de quelques pas en boitillant, et en suppliant le loup noir de le laisser en paix.

Draugluin allait frapper à nouveau. Il se préparait à se jeter sur le mâle quand un hurlement lointain lui fit tourner la tête, vers la zone plus maritime de Sarkan. Ses oreilles se plaquèrent sur son crâne tandis qu'il hurlait en retour, puis il partit en rugissant, sa queue relevée derrière lui.

Son corps fila entre les arbres morts en direction du bruit, laissant le loup derrière lui. Il avait reconnu ce hurlement.

Et il ne pouvait pas passer à côté.

[TERMINE]

Dickfar pensait que sa vie allait prendre fin, car le féroce loup noir repartait à la charge. Il ferma les yeux, comme pour ne pas voir les derniers instants de sa maigre vie.

Mais le loup n'attaqua pas, il était partit, pourquoi ? Dick n'en avait aucune idée. Il le voyait juste fuir. Alors, Dick sans perdre une seconde de plus s'éclipsa au plus vite de cette forêt calcinée.

[ OUT ]