Trapped inside

J'était dans la tanière, javais promis à Selene de ne pas m'en éloigner. Les corbeaux dehors faisait de plus en plus de bruit et il était impossible de se reposer. Bien que je ne pense pas que j'aurais pu fermer l'oeil. J'avais l'impression d’être observé, que le spectre rodait près à surgir au moindre bruit. J'avais sursauter plusieurs fois en entendant passer un loup tout près ou s'envoler un corbeau puis je m'étais rendu à l’évidence, je tournais juste parano.

Je tentais pourtant de me vider la tête, pensant à d'autres choses. Je m'attendais à voir surgir Selene où le reste de la meute sous peu car seule j'avoue que j'avais un peu la trouille. Mais j'étais dans la tanière, proche de la meute et tentais de me convaincre qu'ici il ne m'arriverait rien.

Pourtant il me semblait que dehors le vent tournais, les corbeaux semblaient devenirs fous et lorsque je sentis un fourmillement sur ma queue je poussais un petit couinement .

Les insectes avaient précédé son passage. La tanière était bien dissimulée pour quiconque ne savait pas où elle était - comme toutes les tanières. On y arrivait par hasard la plupart du temps, en étant un étranger.

De loin, elle avait l'air vide, mais si elle contenait quelques jeunes, ce serait une expérience intéressante. Leurs os étaient aussi durs que du cartilage. C'était amusant.

Mais l'odeur dans la tanière était celle d'une femelle. Adulte. Connue. L'aveugle. Il se tenait hors de portée de l'entrée, mais les insectes, eux, commencèrent à grouiller à l'intérieur. Ils grimpèrent même sur la louve. Draugluir ouvrit alors la gueule et laissa un léger grondement rouler dans sa gorge, amplifiée par l'ouverture de cette mâchoire béante.

Je commençais à écraser une ou deux bestioles mais j’étais assaillie. Je devais les faire partir, garder la tanière au propre comme Selene me l'avait demandé. Mais lorsque résonna le grondement mon corps se figea alors qu'un frisson le transperçait. Ma gueule s'ouvrit pour laisser passer plus d'air alors que ma cage thoracique pompait de grandes bouffées d'air.

Un sentiment étrange d'emprisonnement m'envahit, mon souffle se fit plus rapide et difficile tant l'air que j'avalais semblait manquer d’oxygène. L'endroit me paraissait d'un coup trop petit, trop serré comme si les parois de la tanière se resserraient.

Tremblante je reculais jusqu’à sentir le mur derrière moi qui m'arracha un hoquet de peur. La queue sous moi, les oreilles plaquées sur le crane j'étais assise sur mon arrière train, poussant avec mes pattes comme pour monter à travers le mur mais aucune fuite n'était possible.

Mes pattes glissaient, repoussaient quelques insectes et me maintenaient plaqué contre la paroi. Mon cœur s'affolait si bien que je n'entendais que lui taper dans mes tempes effaçant même le bruit du grondement que je sentais pourtant résonner dans mes os.

Il se plaça à l'entrée de la tanière. Il n'y avait que l'odeur forte de l'aveugle. Sa gueule entrouverte, il grogna à nouveau, son haleine fétide envahissant la tanière, tout comme l'odeur de sang croûté et de musc mâle de sa fourrure.

Prenant presque tout le seuil de la tanière, il renifla l'intérieur et vit un lapin maigrichon dans un coin tout près de l'entrée, recouvert de neige qui fondait doucement. Mort, sans doute gardé là au cas où. Il le saisit dans ses crocs et le secoua, le déchiquetant. Quelques membres du lapin et sa fourrure voletèrent autour de l'entrée et dans la tanière en un macabre feu d'artifice, le craquement des os raidis se faisant plus sinistres encore.

Je sentis l'odeur nauséabonde emplir mes poumons, il sentait la mort. Je sentais qu'il était tout proche de moi pourtant j'était trop affolée pour réussir à le localiser clairement. Un bruit de craquements résonna et mon sang se glaça dans mes veines. Mon corps était agité de tremblement plus intenses encore. Quelque chose me tomba dessus et je couina plus fort que jamais.

Il me semblait que mon cœur allait exploser, l'air était étouffant et je suffoquais. Cloîtré ici, dans cet endroit bien trop petit. Oui j'allais mourir sans nul doute. Quelques larmes de détresses s’échappèrent de mes yeux alors même que je sentait la peur prendre possession de moi et me paralyser.

Il ne restait du lapin qu'une colonne vertébrale, un bassin qui menaçait de tomber, quelques muscles déchiquetés s'y rattachant. La tête, elle, ne tenait qu'à un fil. Draugluin, bien décidé à la malmener, lui balança la proie poisseuse de sang et de divers autres fluides corporels du lapin aux entrailles percées, diffusant d'ailleurs une odeur infecte dans la tanière.

La carcasse atterrit sur la tête de la louve. Il aurait souhaité que cela arrive ainsi, il ne l'aurait pas réussi. Un rictus malsain déforma son visage poissé.

Elle ne l'avait sans doute pas vue venir, celle là... Un jappement rauque et un claquement de mâchoire furent semblable à un ricanement dans sa gueule si loin de ce que la nature pouvait donner.

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Je sentais l'odeur des entrailles se répandre dans la tanière, masquant presque celle de mort du spectre. Je hurlais comme un chiot lorsque la chose toucha ma tête rependant le liquide froid et poisseux jusque dans mes yeux qui me brûlèrent. Mon corps s'était jeté contre la paroi par réflexe, voulant fuir.

Mes dents claquèrent de peur. Mon corps était incapable de bouger mais il tremblait comme jamais. Étais je condamnée à attendre de mourir ici, prise au piège? Alors que l'idée de m'abandonner à ce funeste destin me traversait doucement l'esprit mon corps comme poussé par par un instinct de survit s'anima.

Mes pattes poussèrent contre la paroi me propulsant comme une balle vers l'avant, je sentis sa chaleur en le frôlant alors que je passais la minuscule entrée pour fuir. C'était risqué mais j'étais animé par une soif de vivre si grande et rester dans la tanière signait de toute façon mon arrêt de mort. Mon cœur battait la chamade, je ne savait pas où je fonçais, je ne savais pas les obstacles devant moi la seule chose qui me poussait vers l'avant c'était la trouille.

Spoiler:

[C'est ok, pas de problème]

Draugluin s'écarta à peine pour la laisser passer, s'amusant de la voir fuir, les entrailles collant sur sa fourrure et se précipitant à fond de train vers on ne savait où. Sa mâchoire claqua quand elle passa près de lui. Il apprécia sa fuite mais ne la poursuivit pas. Il avait assez joué. Elle commençait à la trouver lassante, quoique rafraîchissante quand il n'y avait pas autre chose.

Le mâle énorme se mit en marche vers un autre endroit du Kohinoor, laissant l'aveugle à sa fuite.

Peut-être se prendrait t-elle un arbre. Ou tomberait t-elle d'une falaise. Oh, joie de l'imagination.

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Je ne voulais pas m’arrêter, pas ralentir. Parfois la glace sous la neige me faisait déraper et je chutais, mon cœur alors s'affolait de plus belle. Lorsqu'il me sembla que j'étais assez loin je me stoppais haletante, les oreilles aux aguets. L'odeur des entrailles me suivais et je sentais mes poils collés sur mon crane. J'étais terrorisée à l'idée de retourner à la tanière, Selene m'avait demandé de la tenir propre et même ça je n'avais pas pu le faire. J'étais un poids mort pour la meute, juste un poids mort.

fin