Les bords d'un filet d'eau.

Les bords d'un filet d'eau.
Priorité à Siliah.

La chaleur, Dick ne ressentait qu’une chose : la chaleur. Le reste passait après, mais de l’ombre pour se cacher de cette maudite boule de feu qui produit trop de chaleur c’est la chose la plus importante en ce moment-même. Et l’ombre se trouve sous les arbres. Et dans une forêt il y a des arbres. Et sans perdre son temps le loup gris parti en direction de la seule forêt de l’île.
L’air semblait devenir de plus en plus lourd – ou est-ce une impression ? – et Dick peinait de plus en plus pour avancer. C’est que quand il vit enfin la forêt qu’il eut une sensation de soulagement. Il parcourut les derniers mètres qui le séparait de la forêt à une vitesse assez considérable, avant de s’arrêter quelques pas avant d’arriver dans la forêt, et ensuite d’y rentrer.

Certes l’air n’était pas des plus frais, mais au moins les arbres le protégé un peu du soleil tapant. De plus, si Dick avait bien conservé tous ses repères, il ne devait pas être très loin de la petite rivière traversant cette forêt. Le loup gris se mit donc en quête pour trouver cette rivière et du coup pour se désaltéré et se rafraichir en posant ses quatre pattes dans l’eau.
C’est finalement au bout d’une demi-heure de recherche qu’il sentit le court d’eau, et il s’y approcha. Et la stupeur le figea.

A la place du long et large court d’eau il n’y avait là qu’un très mince filet d’eau, la moindre gorgée d’eau bu assècherait presque ce qu’il restait de la rivière.
De plus, il sentit une présence s’approcher, et il était hors de question que cet inconnu vienne lui voler la moindre goutte d’eau.

Les bords d'un filet d'eau.
Priorité à Siliah.

L’inconnu était une jeune louve qui avait l’air assez faible, probablement à cause de la chaleur omniprésente ou encore des suites d’un combat qui avait mal fini pour elle. Qu’importe, elle devait être venue pour boire ou encore pour chasser Dick du territoire, mais une chose de sûre, le loup gris allait à tout prix éviter que l’une ou l’autre des deux solutions puisse se produire.

La louve s’avança, Dick sortit très légèrement ses crocs et lança à la louve un regard froid qui se voulait en même temps intimidant. Mais elle ne sortit qu’un simple mot :

«Salut... »

Dick reprit un peu son calme, au moins elle n’était pas là pour le chasser d’ici. Elle devait probablement être l’un de ces loups qui cherche du social à tous les carrefours. Si tel est le cas de cette louve, elle s’est bien trompée d’interlocuteur.
Dick lui répondit sans la quitter des yeux :

« Je ne sais pas qui vous êtes, et je m’en contrefiche ; mais sachez que si vous n’avez rien à me demander je vous demanderez de continuer votre chemin. »

Après tout, si la louve ne cherche pas à l’enquiquiner elle comprendra le message, ou alors elle fera sa buté et voudra à tout prix passer par l’étape je montre mes crocs pour t’intimider. Avec ses quatre années d’expérience, Dick avait bien compris que passer par cette étape-là ne menait jamais à de bonnes relations, mais ça avait le mérite d’avoir une personne qui t’évites (ou alors qui te traque, mais c’est plus rare).

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Priorité à Siliah.

Apparemment, la louve avait bel et bien besoin de demander quelque chose, car elle prit une position qui se foulait être légèrement plus menaçante, et d’ailleurs elle réclama quelque chose :

« Je prendrais un peu d'eau avant de continuer mon chemin. »

Bien évidemment, comme Dick la louve été venu pour boire, mais si elle désirait boire elle devrait d’abord attendre ; car comme on dit premier arrivé, premier servi.
Le loup gris lança à la louve un œil furieux, avant de se ressaisir, et de lui répondre aussi calmement qu’il put, ce qui n’était pas chose simple, car Dick commençait à s’impatienter. Il lui répondit donc, tout en insistant bien sur les mots dit quelques secondes auparavant par la louve :

« Eh bien, si vous désirez prendre un peu d’eau, je vous inviterez donc à patienter, ou alors d’aller voir plus loin si vous trouvez qu’attendre n’est pas à votre goût ! »

Dévoilant un peu plus les crocs, le poil légèrement hérissé il jugea la femelle d’un œil noir tout en attendant sa réponse. Mais au fond de lui, il espérait que cette histoire n’allait pas partir en cacahuète, que la louve n’était pas une tête de mule, et encore plus il espérait qu’il allait lui-même réussir à garder son calme et sa patience, ce qui, à l’heure actuelle était loin d’être acquis.
De plus, Dick savait qu’il n’était pas le bienvenu sur ces terres, et une bagarre – même avec un loup n’appartement pas à la meute qui pense dominer ces lieux – ferait arriver très certainement les loups de la meute de la forêt. Encore plus si cette louve fait partie de cette meute ; Dick n’en était pas tout à fait sûr, mais cette louve portait une autre odeur que la sienne, et allez donc savoir à qui elle appartient !

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Finalement la louve préféra se mettre en position offensive, avec ses crocs dévoilés et sa fourrure hérissée le tout en lâchant un grondement sourd. Bien, donc Dick fut obligé de faire pareil pour montrer à la louve qu’il n’était pas du genre à se laisser marcher sur ses pattes.
Dévoilant entièrement ses crocs, et hérissant son poil si bien qu’il doubla presque de volume. Tout en grognant également, il jugea ses chance si combat il devait y avoir ; comme à chaque ’une de ses confrontations, la taille de Dick n’était guère un avantage car étant plus petit que la moyenne beaucoup de loup le dépassait de plusieurs centimètres. Par contre sa carrure avait toujours été l’un de ses points fort. Finalement il se dit qu’il avait tout de même quelques petites touches de chance de son côté ; mais il garda bien en tête qu’il ne fallait jamais sous-estimer un adversaire, même si ce-dernier paraît plus faible que sois.

La louve parla, ou plutôt ordonna, ce qui ne plus guère à Dick, si bien qu’il laissa échapper un grondement plus fort que le précédent :

« Laisse-moi boire maintenant ! »

Elle est têtue la louve, mais elle a en face d’elle un autre loup têtu qui, répondit d’une façon menaçante, tout en laissant apparaître une lueur mauvaise dans ses yeux :

« Eh bien fillette, je ne te laisserais pas boire maintenant, et si tu continues comme tu le fais, je ferais en sorte que tu ne puisses plus jamais boire. »

Il laissa sa phrase en suspension quelques secondes. Certes, il ne souhaitait pas en arriver aussi loin, mais infliger une blessure à cette jeune insolente le tentait plus que tout. Une atmosphère tendue se dégageait de la scène, et Dick la laissa se développer quelques instants. Puis il posa un ultimatum à la louve :

« Je te laisse le choix : soit tu déguerpis de suite soit je mets mes menaces à exécutions. »

Les bords d'un filet d'eau.
Priorité à Siliah.

Dickfar fut impressionné par cette louve, il est rare de trouver des gens aussi bornés qu’elle ; mais il ne montra guère ceci. Toujours obstinée à vouloir boire. Dick n’avait envie que d’une chose : lui sauter dessus et lui faire passer son envie de boire absolument ici. Et pour montrer qu’elle n’avait pas peur, la louve avait même fait quelques pas. Mais ce n’est pas pour trois pas fait par cette louve que Dick allait s’éloigner et laisser cette femelle faire sa loi.

« J'ai dit, laisse-moi boire! »

Une folle enragée, c’était ce que pensait Dick en regardant la femelle. Mais ces quelques mots firent s’envoler les dernières gouttes de patience qu’avait Dick. Il poussa un grondement plus fort, et au diable si quelqu’un les entendaient ! Et il hurla à la louve, un mince filet de bave sortant de sa bouche et ses yeux lançant un regard d’une hostilité la plus totale :

« Et moi j’t’ai dit, non. Tu comprends ça ? Non ! »

Le loup gris avait une folle envie de continuer à lui hurler dessus, lui dire de partir chercher un autre endroit ou boire le tout en lui bondissant dessus, en lui lacérant le ventre. Oh que oui, Dick s’imaginait bien le scénario ! Pourtant il parvient par un dernier effort de rester sur place, et de se placer face à la louve, prêt à réagir en cas d’attaque pour se défendre et riposter également.

Les bords d'un filet d'eau.
Priorité à Siliah.

Dickfar sentait qu’au fond de lui, tout ceci allait mal se terminer, et que du sang allait couler. C’était quelque chose d’inévitable, à moins de vouloir passer pour une poule mouillée vis-à-vis de l’autre. Et la louve était également prête à passer à l’attaque, mais quand ? Ce petit jeu de se crier dessus avait suffisamment duré, et ne servait à rien d’autre mis à part de s’énerver encore plus.
La louve claqua des dents devant Dick, pour répondre à ceci le loup gris gronda plus fort. Puis la louve cria quelques mots :

« On ne me dis pas NON ! »

Et ces quelques mots furent comme une goutte qui fit déborder un vase. Dick ne prit pas la peine de lui répondre – à quoi bon, ça ne servait à rien –.
Dick ne préféra pas rester plus longtemps à la regarder, il préféra passer à l’attaque maintenant.
Prenant son élan et son appui grâce à ses pattes postérieures, Dick bondit pour tenter d’atterrir sur la louve, la gueule ouverte, prêt à la mordre dès qu’il sentirait le contact avec sa peau.